Les Amants du capricorne marque un coup d'arrêt dans la carrière d'Hitchcock, bien davantage que ces autres films il fait preuve d'un certain nombre d'expérimentations et de renoncements auxquels il ne nous avait pas habitué. En cela, il ne ressemble à aucun autre, il déconcertera d'ailleurs de nombreux fans du cinéaste qui ne comprirent pas ses intentions. On pourra difficilement leur donner tort car, disons le : ce film est raté. Co-produit par Hitchcock lui même et tourné, pour la deuxième fois (après la corde), en couleur, ce film fût un échec financier total. Il précipita même la maison de production dans la faillite. Les raisons à ce naufrage sont nombreuses et attestent d'une volonté d'expérimentations qui n'a tout simplement pas fonctionné. Vouloir reprendre la technique des longs plans séquences dans un même lieu partait d'une bonne idée, cela fonctionnait plutôt bien dans La Corde, ici c'est une catastrophe. Rien ne va, l'intention première était pourtant bonne, problème : le scénario ne suit pas. Les soucis d'une maîtresse de maison (Ingrid Bergman, livide) qui sombre dans l'alcool et la folie aurait pu passionner si tout n'était pas aussi barbant. On s'ennuie dès les premières secondes, tout est figé, contraint, glacé, l'impression d'assister à une mauvaise pièce de théâtre est criante.

Le milieu dépeint, celui de l'aristocratie, comporte, certes, une ambiance morne et pointilleuse, mais chez Hitchcock c'est terriblement ennuyeux. Ça sera d'ailleurs son dernier film en costume, le genre ne lui aura jamais porté chance, preuve encore faite ici. Le cinéaste regrettera toute sa vie d'avoir tourné Les Amants du Capricorne. Il peut.
Nicolas_Chausso
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le 18 juin 2013

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