Voilà un film qui tire vraiment partie du fait d'être dessiné et non filmé. Même si je dois reconnaître que j'ai du mal avec le style général, surtout dans les gros plans sur les visages (un style un peu lourd mais de peu de détails), l'ensemble est superbe. Il y a quelques scènes vraiment impressionnantes au niveau de l'enchaînement entre différents dessins : les traits ondulent et donnent de nouvelles images qui s'ouvrent sur d'autres façon poupées russes. À l'inverse, les scènes où on joue presque seulement sur des silhouettes et des traits plus minimalistes sont aussi très réussies.
L'ensemble est exagéré, parfois assez fou. Avec un trait aussi libre, on a des scènes qui partent en grand n'importe quoi, sans pour autant jamais être déplacées, parce que tout colle à l'histoire et reste dans l'ambiance générale. La musique vient elle aussi soutenir la chose, finalement on arrive à quelque chose de très dynamique alors que l'histoire tendrait plutôt à être pathétique. Évidemment, le dessin vient toujours tout accentuer avec des perspectives exagérées, des déformations et des images vraiment expressives.
L'histoire est assez simple, mais racontée comme il le faut, avec des rivières de larmes qui jaillissent des yeux du héros pour nous montrer comme il est triste, des scènes hautes en couleur, presque pas de mots mais beaucoup d'amour. Et même si en essayant de se remémorer l'histoire générale dans sa tête, on sait bien que c'est plutôt du grand n'importe quoi, les débordements de ce qui est attendu rendent l'histoire plus crédible qu'autre chose.