Les Amours imaginaires par Aemonstage
C'est un film mignon et bouillonnant et égoiste comme le sont toujours les premières oeuvres : on veut tout dire, tout montrer, tout faire; et on veut aussi montrer que l'on sait tout dire et tout faire alors on en fait trop : ralentis, images saccadées, caméra qui filme des nuques pendant de longues secondes, filtres colorés, musique boum-boum, coiffures à chier, vêtements vintages et douze références par scène parce qu'il serait terrible d'avoir l'air de faire quelque chose par hasard, sans que cela ait un sens véritable.
Alors au final, impressionnés par la maitrise esthétique de l'oeuvre, on passe un peu à côté du propos du film, de son histoire qui est traitée de façon assez creuse et peu développée malgré son thème abyssal. On se dit qu'il y a du potentiel mais qu'on est loin du chef d'oeuvre, on aime bien mais en même temps on sait que c'était un film un peu chiant; on se demande si ce n'est pas l'accent québecquois-rigolo qui nous a permis de supporter ces sosies de Louis Garrel et de Christophe Honoré pendant une heure trente. On note 8 et puis le lendemain on réfléchit et on se dit qu'un 6 est suffisant.