Le talent de Xavier Dolan est loin d'être imaginaire !

Pour la seconde fois, le jeune Xavier Dolan nous livre une expérience unique et haute en couleurs, un brin énigmatique, toute en beauté, toute en suspension...

Xavier Dolan et Monia Chokri : deux âmes en peine noyées dans le désespoir amoureux, perdues en pleine folie, oubliant tout même l'amitié qu'elles ont l'une pour l'autre. Et Niels Schneider : une troisième âme, divine tête blonde, qui les attire irrésistiblement et encourage leur démence dans un "Qui m'aime me suive !" absolument vicieux. Trois histoires vouées à l'échec, et condamnées à un éternel recommencement...

Si, dans son très bon "J'ai tué ma mère", la peinture occupait une large place par la présence quasi permanente de tableaux, on pourrait presque dire que dans Les amours imaginaires, chaque plan en est un. Des plans serrés sur les visages, sur telle ou telle partie de ces corps et de leur désespoir, des couleurs toujours plus étonnantes, des visages aux expressions sidérantes d'étrangeté et bluffantes de réalisme...Le tout dans une sorte de ralenti permanent accompagné tantôt par des morceaux classiques (Bach, je t'aime !) tantôt par une musique plus décoiffante et moderne. A noter qu'on retrouve avec plaisir "Bang bang" (ici chanté par Dalida) comme une sorte de signature puisqu'il était déjà présent dans son précédent film.

Les amours imaginaires nous donne à voir de merveilleux portraits et nous livre une belle illustration de l'amour à sens unique empreinte d'une gracieuse lenteur et d'une douceur touchante. On peut lui reprocher de se tenir davantage du côté de l'expérience visuelle, mais lorsque l'on se laisse happer, c'est loin d'être un problème. On note d'ailleurs avec plaisir les nombreuses références (d'In the mood for love à Mysterious Skin, de Bach à Sting en passant par France Gall et Wagner, ...) qui témoignent de la culture du jeune réalisateur, ainsi que de son ouverture d'esprit.

Dolan est vraiment très fort et nous en fait une nouvelle fois la démonstration. Vite, vite, vite la suite !!!!

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le 26 juin 2012

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emmanazoe

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