Le 1er pas vers l’après (ou plutôt avant) Harry Potter (Critique pour Begeek.fr)

Les Animaux Fantastiques (ou Fantastic Beasts and Where to Find Them en VO) est assez encourageant pour l'avenir de l'univers de Harry Potter au cinéma. Voici notre critique, sans spoilers.

À moins d’avoir vécu dans une grotte ces derniers mois, vous savez probablement déjà que le film Les Animaux Fantastiques est le premier d’une nouvelle saga se déroulant dans l’univers de Harry Potter. Celle-ci sera d’ailleurs normalement composée de 5 longs métrages. Autant dire que la confiance du côté de J.K. Rowling, qui a annoncé la nouvelle elle-même et qui se charge du scénario, semble bien là. Réalisé une nouvelle fois par David Yates (réalisateur des 4 derniers films Harry Potter et normalement des prochains Fantastic Beasts notamment), ce premier film a donc la lourde mission de suffisamment convaincre petits et grands pour qu’ils retournent au cinéma dans les années à venir.

Rangez cette baguette que je ne saurais voir

Comme d’habitude, commençons par rappeler pour ceux du fond qui n’écoutent pas de quoi il est question dans Fantastic Beasts. Il s’agit d’un prequel à Harry Potter puisque les évènements dépeints se déroulent en 1926 à New York. Bien avant et même loin géographiquement de la naissance du célèbre sorcier à la cicatrice donc. Norbert Dragonneau (Newt Scamander en VO) est un sorcier anglais tout juste arrivé en ville qui possède avec lui une valise pleine de créatures magiques qu’il souhaite protéger. Sauf que voilà, suite à une série d’évènements plus ou moins indépendants de sa volonté, notre héros va laisser s’échapper plusieurs animaux qui vont semer le chaos dans les rues.

Le synopsis n’est pas beaucoup plus épais que ça et il faudra simplement y ajouter une intrigue secondaire dont on ne parlera pas pour ne rien gâcher. D’autant qu’il est fort probable que le 2ème film l’utilisera particulièrement. Bref, revenons au premier long métrage qui manque donc légèrement d’enjeux palpitants pour pleinement vibrer devant la toile. Heureusement, plusieurs sujets sont évoqués – rapidement certes – pour donner un peu de consistance au tout et finalement ne pas s’ennuyer : protection de l’environnement, différents entre sorciers et moldus (ou Non-Maj’ comme on dit aux USA) ou encore maltraitance des enfants.

Un divertissement plus honnête que vraiment magique

Eh oui, Les Animaux Fantastiques est assez sombre à plusieurs reprises et l’on sent que le public visé en priorité n’est pas forcément celui des plus petits. De même, avec son cadre de New York entre deux guerres malheureusement un peu sous-exploité, n’espérez pas retrouver la féérie apportée par Poudlard. Heureusement, avec ses effets spéciaux réussis et ses nombreuses créatures magiques (surprise !) le film parvient régulièrement à charmer l’enfant qui sommeille au fond de nous tous.

Cet aspect globalement moins enfantin sur le fond et la forme se ressent également du côté de la musique de James Newton Howard, régulièrement un peu forcée et moins inspirée que certaines des films Harry Potter (#OSTgasme Harry Potter : la musique fantastique à la baguette). La principale réussite du film de David Yates, dont la réalisation est d’ailleurs parfaitement propre à défaut d’être surprenante, est assurément ses personnages. Et notamment le duo principal constitué de Newt (Eddie Redmayne), aussi attachant que mal à l’aise en société, et de Jacob Kowalski (Dan Fogler).

Une nouvelle saga correctement mise sur les rails

Ce dernier est un moldu qui va accompagner Newt pendant une bonne partie du film et apporter deux éléments importants : l’humour et l’émerveillement. En effet, outre générer la moitié des gags du film (sans être trop lourd d’ailleurs), celui-ci va découvrir un monde merveilleux et en profiter comme un grand enfant et aider le spectateur à en faire de même. Le reste du casting est également dans les clous, comme la touchante Katherine Waterston, la plus colorée Alison Sudol, le torturé Ezra Miller ou encore le mystérieux et autoritaire Colin Farrell.

Concernant les liens avec Harry Potter, ils sont suffisamment rares pour qu’un complet néophyte aille voir Les Animaux Fantastiques sans se perdre. Les connaisseurs eux reconnaitront quelques noms et surtout le fameux livre de Newt qui donne son nom au film. De plus, la narration prend son temps avec justesse sur différents points et se permet même de dévoiler des éléments clés et motivations assez tardivement afin de construire son récit.

Les Animaux Fantastiques : tl;dr

Les avis sur Les Animaux Fantastiques devraient assurément varier en fonction de l’expérience de chacun avec la saga Harry Potter et de ce que le spectateur attend. À titre absolument personnel (parce que oui une critique est forcément un peu subjective), j’ai grandi avec et adoré les livres et peu apprécié la plupart des films Harry Potter. Je n’attendais donc pas grand-chose de cette nouvelle saga qui sent quand même un peu (beaucoup) l’intérêt financier au premier abord. Pourtant, Les Animaux Fantastiques s’avère bien meilleur sur la forme et la cohérence globale que la plupart des films précédents, mais semble malheureusement un peu léger sur le fond.

Le long-métrage n’exploite pas autant qu’il l’aurait pu certains de ses ingrédients (New York, la protection de la faune, la situation des Sorciers en 1920, etc.) et l’on espère que les prochains films seront un peu plus consistants au niveau de leur scénario. Reste d’ailleurs à voir dans quelle direction la suite va se diriger et quels personnages seront de retour. En tout cas, nous serons normalement dans la salle pour le découvrir, ce qui n’était pas forcément gagné initialement.

Critique originale : https://www.begeek.fr/animaux-fantastiques-avis-1er-vers-lapres-plutot-harry-potter-222260