La saga Harry Potter a été magique pour des millions de lecteurs, magique pour les éditeurs et magique pour les studios de cinéma qui ont produit les films.
Dans le conte de la poule aux œufs d'or, le propriétaire finit par ouvrir l'animal pour y découvrir le trésor supposé caché dedans. Là, les studios se sont dit, plus malins qu'ils sont que le larron du conte, que laisser la poule pondre des tas d’œufs s’avérerait sans doute plus lucratif. C'est ainsi qu'avec JK Rowling au scénario, voici un nouvel opus sis dans le monde parallèle de la magie.
Mais là où Harry Potter comptait une véritable galerie de personnages emblématiques, un univers dense en créatures, rites et sortilèges, cette première partie de la pentalogie des animaux fantastiques à venir se révèle plus pauvre que son prédécesseur.
En effet, si le personnage principal, Norbert Dragonneau, s'avère attachant en dépit de son regard torve, on ne peut pas dire que les autres acteurs laissent un souvenir impérissable. Ils sont d'ailleurs bien peu nombreux à être mis en avant, cinq tout au plus. C'est ainsi que cette petite compagnie va jouer devant des fonds verts pendant une bonne partie du tournage, tant les effets spéciaux sont omniprésents tout au long du film.
L'histoire semble d'ailleurs dans un premier temps être un simple prétexte pour en mettre plein la vue du spectateur. On se demande bien de quoi la trame narrative sera faite, en dehors de la venue aux Etats-Unis de Norbert Dragonneau. Heureusement, après une longue période d'installation, l'intérêt croît à mesure que l'intrigue se noue. Certes, elle n'est guère compliquée et celui qui sera le méchant du conte se devine dès son apparition à l'écran. Le reste se devine d'ailleurs aisément. Heureusement, il reste cette ambiance de magie dans ce nouveau monde (cette plongée dans les années 20 est d'ailleurs un des éléments les plus réussis) où l'humour et la tolérance ne font guère partie du vocabulaire : les aurors sont vêtus de vestes de cuir que n'aurait pas renié la police du Reich. Ils sont d'ailleurs aussi inexpressifs et impitoyables que les zélotes au brassard rouge barré d'une svastika noire et font froid dans le dos quand ils se mettent en chasse. L'empathie à l'égard de cette société américaine des magiciens est d'ailleurs bien difficile tant ils paraissent inamicaux et dénués de compassion. Il est loin le bienveillant Albus Dumbeldore. Severus Rogue passerait presque pour un joyeux drille au milieu de cette confrérie qui prononce des sentences de mort sans sourciller et voit des magiciennes exécuter la sentence avec des sourires de jubilation.
La fin s'avère, même s'il n'est besoin de jeter un sort pour l'augurer, plus réussie que le début. Tout est bien qui finit bien et on laisse quelques ouvertures pour les suites.
La créature de ce conte ne pond pas des œufs en or mais offrira sans nul doute aux studios au moins des œufs en argent qui leur permettront d'entretenir leur florissante activité. Espérons qu'une fois passé cet opus introductif, les épisodes suivants offriront davantage de fantaisie. Un peu de rêve et de magie, ce n'est pas trop demander dans le monde JK Rowling, si ?