Les Animaux Fantastiques est un émerveillement constant, un vrai film d’aventure à l’ancienne. On prend plaisir à suivre tous les protagonistes dans des péripéties sans temps mort. Libérés des contraintes d’une adaptation, Rowling et Yates peuvent enfin proposer une œuvre complètement adaptée au cinéma, et l’on ressent la même joie de la découverte que l’on ressentait devant le premier livre du jeune sorcier.
Notre sorcier ici, c’est Norbert Dragonneau; un jeune homme attachant et intelligent, quelqu’un qui s’amuse de tout, mais un véritable héros, qui a bien des égards rappellera Patrick Jane de The Mentalist. Et tous les autres personnages sont aussi bien écrits que lui, prouvant une fois de plus la qualité de Rowling dans cet exercice. Même le sidekick rigolo est très attachant (beaucoup plus que Ron, en tout cas) et, de par sa nature de projection du spectateur dans le film, nous donne envie de le revoir dans les suites. Suites qui vont selon toute vraisemblance se concentrer en fil rouge sur Grindelwald. C’est un de mes regrets vis-à-vis d’un scénario pourtant très malin. L’histoire principale était assez légère et intéressante pour ne pas avoir à rajouter cela. On aurait pu avoir tout un film sur « Bébert cherche ses animaux », le bestiaire varié et designé avec goût en avait le potentiel.
David Yates met en scène le tout avec le même talent qu’il avait démontré sur les quatre derniers épisodes d’Harry Potter, sachant proposer de très beaux plans iconiques et lourds de sens. Le merveilleux comme la menace sont tangibles, rendus vivants par cette caméra qui sait faire sans en faire trop, qui laisse l’univers respirer. Le tout accompagné d’une très bonne musique de James Newton Howard, sachant embrasser le côté magique avec des cordes, tout en sortant les cuivres pour rendre hommage à la jolie représentation du New York des années 20 que rend le film. Les acteurs sont très bien dirigés, et même si Colin Farrell joue toujours comme une poutre, il joue un peu moins comme une poutre que d’habitude, ce qui est déjà un exploit.
Les Animaux Fantastiques, pouvant proposer une aventure cinématographique, est de fait le film Harry Potter m’ayant le plus enthousiasmé pour le moment. Je ne sais pas s’il deviendra un classique comme ses ancêtres, cela dépendra surtout de la force de la franchise, mais quelle joie, quel bonheur, quel émerveillement ! C’est si agréable de voir un très bon film d’aventure familial premier degré comme celui-là. Et je n’en peux déjà plus d’attendre de retrouver nos nouveaux héros dans un prochain film.