Transpostion réussie pour un scénario en berne

Une transposition réussie de l’univers de Harry Potter dans une autre époque, en y intégrant les paramètres du milieu dans lequel il évolue. Nous voici dans les années 20, avec une lente et timide montée du fascine dans la société. Cette idéologie se retrouve également dans l’univers des sorciers, leur intolérance anti-moldu et leur insécurité grandissante. C’est aussi le cadre des USA et non de l’Europe, et on retrouve parmi les sorciers les mêmes différences entre les deux cultures que chez les moldus.


Norbert Dragonneau y présente de manière assez didactique les différentes animaux qu’il possède, ce qui relève au final plus de l’exposé fastidieux que d’un réel intérêt scénaristique. Cela permet cependant d’installer correctement son personnage de pacifiste ami des bêtes et déjà écolo dans l’âme. Eddie Redmaine cabotine comme à l’habitude dans ce rôle qui semble taillé pour lui, mais qui nous empêche parfois de voir le personnage derrière l’acteur (un comble). Par ailleurs, en dehors d’une ou deux bestioles comme la taupe cleptomane la plupart des animaux montrés sont moins originaux et magiques que ce que l’on a pu voir dans Harry Potter. Donc un peu déçue sur ce point-là.


L’intrigue peine à s’installer et le duo principal peine à nous passionner. Les effets pour désigner « le méchant » sont un peu trop faciles (oh boa, une fumée noire s’échappe de lui, il doit être le Mal incarné !). Si l’ensemble du film cherche à toucher un public plus adulte, avec une tonalité et des décors plus sombres, il recel encore de nombreux moment assez niais dans l’écriture qui ne sont pas sans rappeler les premiers Harry Potter, alors que le héros (et son public) n’a que 11 ans.


Les animaux fantastiques réussit son pari de conserver et déployer un univers magique et continuer à nous surprendre, et on passe un bon moment malgré les lourdeurs, et un scénario et des protagonistes en-deçà de la promesse attendue. A voir donc s’ils évolueront aussi bien que ceux de la saga originale dans les suites, puisqu’on nous produit une saga à 5 films.

AlicePerron1
6
Écrit par

Cet utilisateur l'a également ajouté à sa liste Les meilleurs films de 2016

Créée

le 18 nov. 2018

Critique lue 134 fois

Alice Perron

Écrit par

Critique lue 134 fois

D'autres avis sur Les Animaux fantastiques

Les Animaux fantastiques
Maxime_T__Freslon
5

Dans la continuité de ses prédécesseurs... mais pas pour le meilleur.

EDIT ! Y’avait autant de raison d’être enthousiaste et heureux de voir la saga sur le sorcier à lunette au cinéma que d’être inquiet et sceptique quand on voit la politique actuelle des studios...

le 18 nov. 2016

91 j'aime

15

Les Animaux fantastiques
SmallThingsfr
8

Les Animaux Fantastiques : quand les sorciers se font équilibristes (100% spoiler)

Je l'ai attendu, elle est là. La nouvelle pierre de mon enfance. Harry Potter a aidé à construire beaucoup de choses en moi et, depuis la fin de la saga, j'attends son retour que je pensais...

le 16 nov. 2016

68 j'aime

7

Les Animaux fantastiques
ClémentRL
4

Critique de Les Animaux fantastiques par Clément en Marinière

J.K. Rowling, qui se heurte plus que personne à l'impossibilité empirique de se réinventer après le succès écrasant d'Harry Potter, se devait, pour la postérité, de laver sa réputation de l'infamante...

le 17 nov. 2016

60 j'aime

9

Du même critique

La Bonne Épouse
AlicePerron1
3

La bonne épouse rate son plat

La bonne épouse est pour moi un résultat vraiment décevant. La bande-annonce promet une comédie qui tire vers la satire, le sujet du film étant les écoles ménagères dans les années 60, juste avant...

le 10 juil. 2020

14 j'aime

1

Pluto
AlicePerron1
3

Pluto pas

Je ne connaissais pas le manga original, mais j'avais beaucoup apprécié Monster et 20th Century Boys, et la note de 8 à l'époque sur senscritique avait éveillé ma curiosité. Pluto nous plonge dans un...

le 4 déc. 2023

8 j'aime

7

Porco Rosso
AlicePerron1
10

Mélancolie élégante

Porco Rosso est l’un des rares films de Miyazaki que je préfère regarder en français, tout simplement pour la voix grave et enveloppante de Jean Reno, qui enrichit grandement le personnage de Porco...

le 10 janv. 2019

8 j'aime