New York,années 20.Norbert Dragonneau,jeune magicien anglais dont la spécialité est de répertorier et de protéger les animaux fantastiques,débarque à Big Apple avec plein de ces bestioles dans sa valise.Mais les gens comme lui sont mal vus aux Etats-Unis car certains magiciens abusent de leurs pouvoirs,à l'image du sinistre Grindelwald,ou les contrôlent mal,comme cet adolescent qui se livre à des destructions dans la ville.Du coup,la communauté magique vit en marge de la société et se cache,mais les choses vont dégénérer.Après le triomphe de la saga "Harry Potter",il était prévisible que d'autres écrits de J.K. Rowling soient portés à l'écran,d'où cette nouvelle saga dont c'est ici le premier opus et qui se déroule longtemps avant les évènements racontés dans les "HP".Mais la romancière anglaise a cette fois décidé de prendre elle-même les choses en main,et c'est elle qui a écrit et produit le film,pour un résultat pas très différent.En effet,on retrouve dans "Les animaux" les mêmes qualités et les mêmes défauts que dans les "Potter".C'est du cinéma plastiquement superbe,avec une photo magnifique signée du célèbre chef-opérateur français Philippe Rousselot et un déluge d'effets numériques démentiels à base de destructions et de reconstructions des plus spectaculaires,l'attraction principale restant naturellement ces animaux du titre aux apparences pour le moins originales bien qu'il ne s'agisse généralement que de mélanges de bêtes déjà existantes,à l'image de cette taupe à bec de canard qui surgit dès le début du film.Le réalisateur David Yates,familier de l'univers Rowling pour avoir shooté les quatre derniers "Harry Potter",s'arrange en outre pour dynamiser une histoire mouvementée aux rebondissements incessants à l'intérieur d'une reconstitution historique saisissante.Sur le fond c'est moins convaincant,le scénario développant une histoire à la fois confuse et simpliste qui dans son plaidoyer pour la différence se rapproche énormément des productions Marvel style "Avengers" ou surtout "X-Men",voire la franchise "Twilight",avec ces magiciens divisés en deux clans,les méchants qui détestent les humains,non sans raison,et veulent les dominer,et les gentils qui veulent vivre en paix avec tout le monde.Dragonneau est un peu l'électron libre au milieu de ce bazar,son obsession étant de sauvegarder les races animales qui le passionnent.Les résolutions des problèmes sont assez décevantes,tout se réglant finalement par le biais de la magie,comme dans "Joséphine ange gardien",ce qui est un peu facile.On doit aussi se fader les néologismes ridicules qui sévissaient déjà dans "Harry Potter" et concourent à l'ambiance puérile et....bébête qui baigne le film.Le personnage de Norbert est cité dans les "Harry Potter",tout comme sont évoqués ici des éléments de la saga précédente tels que l'école de Poudlard,dont Dragonneau est issu,ou le professeur Dumbledore.Quant au redoutable Grindelwald,c'est l'équivalent de l'horrible Voldemort.Les deux acteurs principaux ne sont guère à leur avantage,entre un Eddie Redmayne au jeu maniéré et à l'air ahuri qui se cantonne à avoir la tête baissée et penchée à droite,et une Katherine Waterston pas plus supportable avec son expression niaise.Heureusement les acteurs secondaires sont plus inspirés,à l'exemple de l'enveloppé Dan Fogler,très drôle en pâtissier confronté à un monde dont il ne soupçonnait pas l'existence,ou de la mignonne Alison Sudol,vive et charmante en sorcière capable de lire les pensées d'autrui.Il y a également Colin Farrell,toujours solide,Ezra Miller et son étonnant physique atypique,les vétérans Jon Voight et Ron Perlman,Carmen Ejogo qui était déjà la partenaire de Waterston un an auparavant dans "Alien:Covenant",et une apparition finale surprenante de Johnny Depp.Yates a réalisé une suite,"Les crimes de Grindelwald",sortie en 2018 avec les mêmes comédiens principaux.