Jumanji ! Voilà ce que j'aurais eu envie de crier, alors que des animaux débarquent dans la ville, mais la salle était pleine à craquer : dur ! Mais trêve de plaisanterie. Les Animaux Fantastiques m'a fait retourner dans un endroit vraiment sympathique que beaucoup d'entre nous aimeraient retrouver dans ce monde de brutes : l'enfance. David Yates nous offre ici un petit cocktail qui mixe ce rêve éveillé et la triste et morne réalité moldue : les fans d'Harry Potter n'ont plus 10 ans, et c'est une très bonne chose qu'il ait pensé à eux, jeunes adultes (moi, lui, elle... et tous ceux qui le veulent). On peut ainsi se rappeler de bons vieux souvenirs, sans sombrer éternellement dans le : "ooooh, de la magie, c'est beau !", qu'on a tous adoré entre 2001 et 2011 avec le petit chenapan à lunettes, fan d'AC/DC comme indiquait son front.
J.K. Rowling et sa team avaient bon nombre d'erreurs à faire... et fort heureusement ils ne les ont pas faites, enfin pas toutes. Le film n'est pas parfait, sans nul doute, mais il nous transporte dans un univers neuf, beaucoup plus empreint du monde réel, qui a le mérite de ne pas copier celui de la saga originelle. La première raison est sans doute géographique (les scènes se déroulent à N-Y, pas à Londres), mais il aurait été facile d'y retrouver un équivalent du Chemin de Traverse ou d'un Chaudron Baveur, tant de clins d'oeil qui, au final, auraient pu vite tourner en fan service (le bar dans lequel les héros se retrouvent se détache vraiment de cette image-là). JKR n'est donc pas tombée dans ce piège dans lequel avait par exemple foncé J.J. Abrams dans le septième volet de la sage Star Wars.
Les personnages sont assez intéressants, à commencer par le moldu auquel on s'attache assez rapidement, en passant par le personnage principal, peut-être un poil cliché mais très bien interprété par Eddie Redmayne qui avait déjà fait ses preuves sur grand écran, notamment dans la peau de Stephen Hawking ("Une merveilleuse histoire du temps", 2016). L'ombre au tableau se trouve peut-être dans Graves (Colin Farrell), pour le coup stéréotypé : on entend presque "ah grou groum je suis méchant" !
Le film a mis un point d'orgue à ne pas citer sans cesse le méchant mage noir ténébreux (dont on peut prononcer le nom cette fois... ce qui est logique puisque Voldy (<3) n'est à l'époque même pas né, le film se déroulant au début du XXème siècle). La trame de l'histoire, cette fois, c'est la recherche des créatures magiques, avec toutefois quelques points flous qui seront sans doute clarifiés dans la suite de la saga, mais aussi la rencontre et la formation d'un quatuor de personnages qui n'a pas encore été approfondi à son maximum. On évite donc avec joie le traditionnel : méchant, pas bien, le tuer, fin heureuse... mais avec des éléments pas très clairs et surtout pas du tout explorés en profondeur. Gardons l'espoir que les suites nous éclaireront davantage.
En résumé, ma note s'élève à 8 pour plusieurs raisons : le film n'est pas parfait, mais il nous plonge dans un mélange assez astucieux entre enfance et âge adulte, dans un monde plus réaliste au sein duquel on voyage au gré de quelques personnages dont on attend encore beaucoup. Le film aurait pu être mieux, mais on appréciera l'évitement de certaines facilités comme le fan service et un scénario trop prévisible qui, on le sent, a été travaillé, pour la première en tant que JKR dans l'écriture d'un film tiré de son univers. On attend avec impatience une suite qui aura sûrement mûrie et se sera nourrie des critiques positives et négatives qui lui auront été adressées avant sa sortie, dans deux ans !
Alors aventurier méfiez-vous, ne commencez que si vous avez l'intention de finir : la franchise vient de décoller pour un voyage qui durera jusqu'en 2024.