Chronique en ligne
Do you know why I admire you, Newt? You do not seek power.
You simply ask, “Is the thing right?”
Après ses péripéties dans l’Amérique des années 30, le sorcier et "crypto-zoologiste" Norbert Dragonneau reprend du service. Cette-fois à travers un Paris d'époque version monde magique, et sous le mentorat d'un certain Dumbledore…
Si le premier volet des Animaux Fantastiques signait un nouveau récit issu de l'univers d'Harry Potter, le registre en était très différent. Et fort heureusement, ses clefs de scénario -même les plus surprenantes du premier film- trouvent un écho dans cette suite; marquant d'emblée une structure narrative solide et plutôt originale.
Ce monde de la magie ne trahit pas l’œuvre de J.K Rowling (elle-même aux commandes du film), mais dépeint des personnages, enjeux et thématiques bien distincts. Quelques 70 ans avant les aventures d’Harry Potter, la saga y gagne en cohérence et en crédibilité.
De surcroît, sous l’écorce d’un univers féerique, peuplé d’astucieuses créations visuelles, les Animaux Fantastiques révèle à nouveau un fond plus mature, voir tragique. L’on se laisse surprendre par la violence inattendue (bien que fugace) de certaines scènes ; avec des héros supposés bons, naïfs, manichéens… alors que la réalité est bien plus nuancée.
La synergie des acteurs est en outre appréciable ; malgré quelques réserve sur des personnages secondaires, presque tous collent à leur rôle et ont une personnalité creusée. Le timide Dragonneau certes, mais également son frère, Lestrange, Croyance, Tina… et les quelques scènes touchantes ne ternissent en rien une trame plus adulte.
Grindelwald, mage noir fédérateur et grand antagoniste de cette nouvelle saga, ne dévoile -quant à lui- pas immédiatement le fond de sa personnalité. Il devient ainsi largement dissociable d'un Voldemort, et bien plus présent dans l'intrigue (jusqu'au titre du film).
Bien entendu, les aficionados de J.K Rowling y verront de notables Easter Egg et références ; des références certes, mais disséminées avec parcimonie. Jusqu’au thème musical emblématique signé John Williams, joué à seulement quelques occasions dans le film. Ainsi, les clins d'œil à Harry Potter ne phagocytent pas l'intrigue, là où d'autres productions en abusent dans le seul but de ferrer et satisfaire d'exigeant "fanboy".
Enfin, le bande-son est de grande qualité; avec James Newton Howard, vétéran des musiques de film dont on présente plus la majesté des partitions.
CONCLUSION
Par ce second volet, David Yates prouve que les Animaux Fantastiques n’est pas un Harry Potter bis.
Mieux, parmi l’éventail de nouvelles sagas renouvelant leurs illustres aînés (Star Wars, The Hobbit…), les Animaux Fantastiques est certainement la plus qualitative, tout en respectant le matériau de base.
Du bon travail.