Dès l'affiche, on peut voir très clairement que les Animaux Fantastiques auront une place moins importante dans cet épisode. Et le ton est donné les premières minutes du film. Globalement, l'histoire se focalise plus sur l'antagoniste de cette saga plutôt que sur les fameux animaux de Norbert Dragonneau.


Le film est globalement intéressant, on retrouve les personnages qu'on avait bien aimé du premier opus et le traitement plus mature du "Wizarding World" de J.K Rowling. La magie rigolote et pétillante n'est depuis longtemps plus l’intérêt principal des films. La magie n'est ici plus que le medium utilisé par les protagonistes poursuivant leur motivation. La magie sert les intérêts des personnages de cette saga.
Et le problème c'est qu'il devient plus difficile d'intégrer les Fantastic Beasts la dedans.
Dans le premier opus, Norbert et ses animaux relâchés par maladresse se retrouvaient mêlés dans une sombre affaire, et les connaissances de Norbert se sont avérés utiles à la résolution de l'intrigue. Ici, Norbert est seul et les animaux s'effacent. Résultat: ils sont un peu amenés aux forceps, dans des scènes où clairement leur présence n'est pas vraiment requise pour le bon déroulement de l'intrigue.


L'intrigue commence quelques mois après la fin du précédent épisode. Grindelwald s'échappe sans surprise de sa prison et il a toujours dans l'idée de recruter Croyance dans ses rangs afin d'avoir un atout de taille pour son projet de domination.
Croyance quant à lui se met en quête de retrouver ses origines, lui qui est en pleine crise d'identité.
En parallèle, un homme mystérieux souhaite tuer Croyance une bonne fois pour toute et se met en tête de le retrouver.
Nous sommes donc propulsés à toute berzingue dans une triple intrigue, à cheval sur trois pays, et croyez-moi il faudra bien s'accrocher. Si vous n'êtes pas des initiés de l'univers d'Harry Potter, vous vous sentirez très vite dépassés. Beaucoup de personnages défilent, avec des motivations différentes, avec leurs propres background et c'est par moment très difficile de concilier tout ça pour un résultat homogène.
Le scénario est plutôt bon, avec de bonnes surprises et des twists inattendus et que j'ai particulièrement apprécié. Mais parfois l'intrigue est un poil au ras des pâquerettes et dénote par rapport à la qualité d'écriture dont on nous avait habitué jusqu'ici. On se pose aussi beaucoup de questions, des questions excitantes sur la suite de la saga et parfois des questions résultat d'une incompréhension de certains évènements du film, même avec une bonne connaissance de l'univers.
Le projet de l'antagoniste est je crois le symbole de l'évolution et de la maturité que donne Rowling à la saga. Si on pouvait se surprendre à comprendre les motivations de Thanos dans Avengers 3, on est ici encore plus à même capable de trouver que Grindelwald porte une réflexion sur notre monde qui n'est pas dénuée de sens. Il n'est pas simplement méchant, il souhaite juste préserver sa communauté et la voir s'élever. Terrés, les sorciers ne peuvent rien contre la folie des hommes. Le monde magique observe notre monde et nos actes d'un regard désabusé. Pour Grindelwald et ses disciples il est normal de se sentir concerné et il est plus que temps pour la communauté magique de reprendre le contrôle avant que nous, les moldus, décidons de trouver d'autres moyens de s'autodétruire. C'est une réflexion intéressante et bien amenée, et permet de montrer le point de vue du monde magique face aux actes que l'humanité à perpétrée durant son Histoire.


Le casting ne change pas sauf quelques exceptions où l'ont découvre des personnages à peine mentionnés dans le film précédent. Eddie Redmayne est toujours aussi convainquant. Il livre une belle et douce interprétation dans la continuité du premier volet. Jude Law en Dumbledore est au poil, on retrouve la malice que Michael Gambon insufflait au personnage et c'est un très bon ajout au casting. Johnny Depp est finalement plutôt dans la retenue, et c'est une bonne idée de ne pas donner des mimiques de fou furieux à Grindelwald que Depp n'aurait eu aucun mal à jouer.
Et puis on retrouve la un peu fade Tina jouée par Katherine Waterston qui a l'air d'être au bord des larmes tout le film, Croyance toujours campé par l'excellent et charismatique Ezra Miller, Alison Sudol dans la pétillante et candide Queenie et le très drôle Jacob plus en retrait par rapport au premier volet, toujours sous les traits de Dan Fogler.


C'est un bon film poursuivant la narration de l'histoire de Grindelwald, un film plus irrégulier que le précédent, moins linéaire aussi, réservant tout de même son lot de surprises et servant certainement de transition à la suite qui s'annonce spectaculaire. Et j'ai hâte.



En vrac, j'ai aimé




  • David Yates et sa maitrise parfaite de la vie qu'il insuffle au monde magique crée par J.K Rowling.

  • Quelques scènes magistrales.

  • La beauté des décors.

  • La joie de revoir certains lieux iconiques de la saga.

  • Ce que pointe Grindelwald du doigt, ses motivations, sa réflexion sur notre monde.

  • Queenie est touchante.



J'ai moins aimé




  • Beaucoup de personnages qui se partagent l'écran et ça fait parfois désordre.

  • Une intrigue assez dense sur plusieurs niveaux pour un résultat pas très homogène.

  • Un "caméo" pas vraiment nécessaire à mon gout*.

  • Une bande originale pas très inspirée.


*Nicolas Flamel (qui fait bien plus qu'un caméo en réalité dans le film, et c'est bien ce qui m'embête.)

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le 17 nov. 2018

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