Rien, ou si peu, à la vue de cette suite qui n’a pour elle que son ouverture visuellement saisissante et son segment final, tous deux portés par le magnétique Johnny Depp. On pouvait déjà discuter l’intérêt d’une suite à un premier film plutôt moyen, et même si le spectateur éprouve un plaisir certain à retrouver, une fois encore, l’univers d’Harry Potter, force est de constater qu’il s’ennuie de pied ferme dans cet entrelacs d’histoires secondaires dont on peine à comprendre les enjeux, tant l’ensemble s’avère brouillon. L’intrigue ? confuse. L’image ? d’une laideur… Les acteurs ? sont présents. Heureusement, James Newton Howard revient pour signer la bande originale et délivre une composition de grande qualité qui sait mêler l’épique au lyrisme teinté de macabre. Les Animaux Fantastiques : Les crimes de Grindelwald ne semble s’adresser qu’aux initiés, et laissera sur le carreau tout moldu de cet univers qui tend désormais à s’enliser dans sa propre magie préfabriquée où tout s’anime, tout crie et s’invective. Trop de magie tue la magie, et le film atteste un déficit d’âme des plus flagrants. Preuve que la véritable magie – celle du cinéma en particulier – ne peut naître que de l’absence, et que la fin (définitive) d’une saga aurait, seule, rendu au petit monde créé par J. K. Rowling sa puissance mythique.