Après avoir revu ce classique que je confondais avec certains autres, je découvre avec surprise que ce Walt Disney jouit d’une réputation très modeste, ayant fait l’objet à sa sortie de nombreuses critiques négatives. En cause, une intrigue plutôt mince, un méchant plus bête que méchant, quelques incohérences (qu’on nommerait de « faux raccords » dans un film en prise de vues réelles), quelques facilités scénaristiques (l’histoire n’a rien de novatrice) et quelques anachronismes dont, honnêtement, on se fiche éperdument.
Moi qui n’aime pas trop les passages chantés dans les Disney et qui ne suis pas du tout féru de jazz, mais bon sang que ce dessin animé est entraînant ! Ses chansons sont parmi les meilleures, ses personnages sont totalement délirants avec des scènes dignes des meilleurs cartoons et ses péripéties, si elles n’ont rien de palpitantes, sont réellement des plus sympathiques. Quel enchantement que ce film d’animation qui donne le sourire, qui ne sombre jamais dans le mélo de certains Disney et qui ne sacrifie aucun de ses personnages.
Edgar est un méchant délicieux parce qu’il est idiot et voit tous les animaux se liguer contre lui, Thomas O’Malley est un héros comme on les aime, Duchesse un personnage idéal pour une romance, les chatons adorables, Roquefort une souris bien imaginée, le duo de chiens Napoléon et Lafayette est impayable. Tout cela est mis en scène dans un Paris début du XIXe magnifiquement dessiné. Ces animations à l’ancienne avec ses décors au dessin soigné sont d’une classe inouïe que la 3D, à mon sens, ne peut égaler. Ces Walt Disney portent en eux une poésie qui a été aujourd’hui sacrifiée à de nouvelles technologies.
Drôle, chaleureux, gai, Les Aristochats est, à mes yeux, une des grandes réussites de la maison Disney. Dernier dessin animé approuvé par Walt Disney lui-même avant sa mort, il porte en lui de formidables qualités. Et, honnêtement, ces chats que nous côtoyons au quotidien, au profil indolent, sont ici mis sous un jour doux et dingue qui rouvre mécaniquement les portes de l’enfance. Allez, tous ensemble, « Tout le monde…, tout le monde… voudrait devenir un cat ». Yeah !!!