90 minutes de pur fun totalement décomplexé. Carpenter fait mumuse avec les clichés du film d'action tout en creusant un background fouillé en forme d'hommage aux mythologies chinoises. A l'instar d'un Last Action Hero, le film trouve son salut dans l'autodérision et la surenchère. Son héros défie les conventions de l'époque à lui seul puisque Carpenter ne manque pas une occasion de le ridiculiser pour contrebalancer son côté fanfaron et imbu de lui-même. Au final, s'il vampirise l'affiche, Kurt Russell est en fait sur un pied d'égalité avec les autres personnages du film, bons ou méchants, une belle petite galerie de caractères savoureux.
L'univers du film fleure bon le kitsch des années 80, confinant parfois au nanardesque, mais le souci du détail fait toute la différence : un soin particulier a été apporté aux décors, costumes et SFX, lui conférant une vraie personnalité et un charme incontestable, sans que le film ait à rougir de son âge, bien au contraire. De quoi faire regretter que le flop monumental en salles ait contrarié la naissance d'une saga.