Spielberg et John Williams me doivent une boîte d'Alka-Seltzer
Mon histoire d'amour-haine avec Spielberg continue. Depuis toujours mon rapport à ce réalisateur ne cesse de faire les montagnes russes, tantôt admiration, je considère "Les Dents de la mer" et "Duel" comme des coups de génie, ou plus près de nous, "Munich" ou "Arrête-moi si tu peux" comme de très très bons films, tantôt quasi-détestation, deux bons exemples étant "La Couleur pourpre" ou "Amistad", ou même "Il faut sauver le Soldat Ryan".
Et avec ce "Tintin", il m'a fait un petit dans le dos... Tintinophile depuis mon enfance (je me délecte en ce moment même des magnifiques rééditions Moulinsart), il fallait faire fort pour me désintéresser à ce point du reporter à houppette. Mais là, il y est parvenu et haut la main ! Il avait déjà réussi à ne pas m'attirer en salle, ayant (ce que je ne fais quasiment jamais afin d'arriver devant un film le plus "innocent" possible) jeté un oeil sur la BA qui m'avait bien refroidi. Mais malgré cela, j'ai abordé (avec quelques mois de recul) ce visionnage plein de bienveillance, me disant que le plaisir de passer 1h45 en compagnie de "mon" Tintin surpasserait de toute façon les réserves que je pourrais avoir sur tel ou tel point.
Résultat : une véritable souffrance que j'ai même failli abréger à de nombreuses reprises. Ce n'est pas une trahison vis-à-vis de l'œuvre d'Hergé, ça je suis prêt à le reconnaitre mais c'est à un véritable jeu de massacre que j'ai eu l'impression d'assister. Tout est "trop" : trop de numérique qui donne des personnages désincarnés et l'impression d'être au cœur d'un jeu vidéo, trop d'action, jusqu'à l'hystérie, tournant ainsi le dos à ce qui fait en grande partie le charme de la BD, qui sait proposer un équilibre parfait entre action et moment d'accalmie, trop (mais alors beaucoup beaucoup trop) de musique, John Williams semblant avoir eu pour consigne de transformer Tintin en Indiana Jones.
Bon je vais me coucher dans le noir pendant quelques jours, histoire de faire passer mon mal de crâne.