On pourra dire qu'on l'a attendu ce foutu Tintin ! Annoncé voilà plus de vingt ans, passé sous le giron de nombre de metteurs en scène plus ou moins talentueux (la vision qu'en avait Jaco Van Dormael, à la fois poétique et bien barrée, aurait méritée d'être concrétisée), sans cesse repoussé... Le voilà enfin, sous la direction d'un duo à la hype ultime: Steven Spielberg / Peter Jackson. S'ouvrant sur un générique de toute beauté rappelant à la fois "Catch me if you can" et "Chérie, j'ai rétréci les gosses !", le Tintin nouvelle génération va vite s'avérer une réussite exemplaire. Visuellement abouti (la performance capture fonctionne enfin), trouvant le juste équilibre entre cartoon et photoréalisme (tout juste pourra-t-on regretter le look un peu trop rondouillard de certains personnages), parvenant à créer une ambiance mystérieuse à souhait et mené à un rythme effréné, le film est surtout l'occasion pour Spielberg de retrouver enfin un vrai plaisir de filmer, chose qui manquait cruellement à la dernière aventure d'Indiana Jones, dont l'aura serialesque hante tout le film. Le papa d'E.T. profite ainsi de l'incroyable liberté que lui procure la performance capture pour dynamiter sa mise en scène, composant des plans complètement dingues (parfois jusqu'à l'overdose), accouchant de morceaux de bravoure amenés à devenir de futures références (le flashback opposant François de Haddock à Rackham le Rouge; la poursuite en moto en plan-séquence...). Si l'histoire n'est pas franchement palpitante (ce qui était déjà le cas de l'album original), le scénario écrit par la Dream Team Steven Moffat / Joe Cornish / Edgar Wright n'en reste pas moins un modèle de construction, trouvant le parfait équilibre entre fidélité et libertés, ne trahissant jamais l'univers d'Hergé. Ajoutez à cela des personnages parfaitement croqués (même si l'on peut regretter que Haddock ne soit pas aussi dingue que lors de sa première apparition dans "Le crabe aux pinces d'or.", absolument flippante) et une 3D certes pas aussi indispensable que celle d'"Avatar" ou de "Hugo Cabret" mais diablement efficace et le spectacle est total. Vivement la suite !

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le 30 avr. 2012

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Gand-Alf

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