Les Aventures de Tintin - Le Secret de la Licorne par Guillaume Auguet
L’adaptation des bandes dessinées mondialement connues de Hergé, pouvait relever du défi, quand on voit les adaptations précédentes : les Oranges Bleues et la Toison d’Or, avec des vrais acteurs cette fois. Cependant Spielberg réussit a nous emmener dans l’univers graphique d’Hergé, grâce à une animation 3D spectaculaire qui rend chaque détail, et nous fait tant oublier l’animation que l’on se croit dans un vrai film « live ». Les personnages d’Hergé sont vraiment très bien reproduits, que ce soit les personnges principaux (Haddock, Les Dupondt…) ou les personnages de second plan (Filoselle le pick-pocket, Alan le second d’Haddock…). Les libertés physionomiques typiques de cette bande dessinée sont refaites exactement. Un côté graphique magnifique donc, surtout une scène qui m’a particulièrement impressionné : il s’agit de la scène de l’affrontement entre le bateau pirate et la fameuse Licorne.
Pour ce qui est du travail d’adaptation, le film reprend dans les grandes lignes la trame du « Secret de la Licorne » en y incorporant toutefois des éléments du « Crabe aux Pinces d’Or ». Le mélange des deux BD semble cohérent, cependant, certaines choses sont totalement occultées tandis que d’autres personnages sont mis en relief de façon trop importante. Par exemple, le personnage d’Omar Ben Salaad, doublé par Gad Elmaleh, est juste un riche collectionneur dans le film, alors que dans « Le Crabe aux Pinces d’or », il est le chef d’un réseau de trafic d’opium. L’inverse se produit avec le rôle prépondérant que prend le personnage de Sakharine dans le film : il devient le méchant proprement dit du film et le descendant de Rackham le Rouge alors que dans la BD il n’est que le possesseur d’une des répliques de la Licorne et qui se la fait voler. Des changements donc, mais qui servent l’intrigue du film qui est au final bien construite.
Certains critiqueront le côté modernisé ou même américanisé de cette nouvelle adaptation. Haddock tirant au bazooka, les courses-poursuites très américaines. Pourtant, les poursuites font partie des Tintin, dans les Cigares du Pharaon par exemple. Certaines cascades m’on pour ma part un peu dérangé par leur manque de réalisme mais je suppose que ce côté un peu tiré par les cheveux est un parti pris de ce film. Un des atouts les plus forts de ce film reste pour moi la musique du maestro John Williams qui signe encore une fois un partition de qualité surtout encore une fois pendant la scène de l’attaque entre les deux bateaux. L’humour est également très présent et efficace, notamment avec la bêtise pure des Dupondt ainsi que le penchant pour l’alcool de notre Capitaine Haddock.
Pour conclure, Les Aventures de Tintin ont une histoire bien prenante, une réalisation de qualité, une qualité graphique de très haut niveau qui respecte physiquement parlant les personnages d’Hergé. De l’action, un trésor, des poursuites, des énigmes, des méchants, une bonne musique de John Williams, Spielberg à la direction : une sorte d’Indiana Jones 4, en un peu mieux. Spielberg montre bien son talent pour faire de bons films de ce genre.
On attend donc avec impatience la suite des aventures de Tintin et du Capitaine Haddock avec à la réalisation le talenteux Peter Jackson, réalisateur de la Trilogie du Seigneur des Anneaux et de The Hobbit : An Unexpected Journey qui sortira l’année prochaine. Le deuxième film de cette trilogie Tintin reprendra l’intrigue de trois BD originales : Le Trésor de Rackham le Rouge, où l’on rencontrera le Professeur Tournesol, Les Sept Boules de Cristal et Le Temple du Soleil.
