Peter & Steven font un film, c'est la classe

Le blockbuster de cette fin d'année, mené par messieurs Spielberg et Jackson trouve son origine... en Belgique, dans le monde de la bande-dessinée francophone ! Ça fait bizarre de voir une oeuvre de notre enfance qu'on considère comme celle de notre patrimoine passé aux mains des Américains, qui bien souvent massacrent allègrement le matériau d'origine.
Mais, on avait de quoi être rassuré quand on voit les deux têtes d'affiches de l'équipe derrière le projet, je parle du père d'Indiana Jones et du responsable de l'adaptation cinématographique considéré comme l'une des plus difficiles oeuvres à adapter, Le seigneur des anneaux.

Bref, après tant d'inquiétudes, de curiosité, d'attente et de fantasmes, qu'en est-il ?

Pour ma part c'est une franche réussite qui nous propose ce si bon cocktail qui était resté enfermé dans les placards depuis bien longtemps, celui d'un bon film familiale et d'aventure. En effet, ce film flirt avec les bons films des années 80 tel que Indiana Jones ou Retour vers le futur. Ce cocktail nous propose donc un savoureux mélange entre humour, action et aventure.

L'humour via bien sûr ses personnages, parfaitement respectés, tel que Haddock fidèle à celui que l'ont connait ; alcoolique, maladroit, colérique, attachant ou des Dupont.
L'action via une maîtrise parfaite de sir Spielberg, je vous renvois à la scène de course-poursuite du film.
L'aventure enfin par ses décors MAGNIFIQUES, dépaysants (ce désert !) qui nous offre un très bon voyage.

Par ailleurs, le choix de faire le film tout en animation s'avère au final une excellente idée tant le style choisit sied parfaitement à l'ambiance. Que ce soit par les personnages qui est un mélange entre réalisme et cartoon (certains avaient des appréhensions mais au final tout cela s'avère agréable) et les décors travaillés et fourmillant parfois de détail (le Maroc vous laissera bouche bée).

Certains vont reprocher au film de trahir l'oeuvre de Hergé, ce sera de la mauvaise foi ou un fanatisme trop poussé envers le matériau original. Car si, évidement on parle d'adaptation, des libertés sont prises au niveau de l'histoire (un mélange de divers opus mais qui accouche d'un très bon scénario rondement mené) l'ambiance de la bande-dessinée est respectée et le mot trahison ne viendra jamais à la bouche.

Le secret de la Licorne annonce donc une trilogie palpitante et signe le renouveau du film d'aventure grand public qui ne prend pas le spectateur pour un demeuré et parfaitement maîtrisé.