Tintin:la Licorne est un bon film d'action. La première heure aurait même pu inspirer un bon film su
Tintin au cinéma, c'est une aventure épique. A une première heure plutôt crédible et du moins vraisemblable, on enquille néanmoins sur une deuxième heure grand-guignolesque. Comme si nous avions eu notre quota de références culturelles, et que ça faisait bien assez, allez, l'entertainment americain reprend ses droits, let's Rock!
Tout commence plutôt bien. Et même si le départ du film donne des sueurs froides avec la 3D motion, qui donne aux personnages des mains pataudes, le ton reste à l'enquête classique. On voit Tintin arpenter divers lieux et batiments de son petit village, croisant les Dupond/t, Hergé, ou encore Nestor, et de nombreux adversaires potentielles. Bref, c'est très chouette, et nous voila embarqué dans nos souvenirs émus de lecture des nombreux ouvrages de Tintin. Revoir le pickpocket, et le chat du voisin (même si ce dernier traînait plus souvent à Moulinsart que dans l'appartement de Tintin), voila autant de bonnes raisons d'apprécier les premiers instants de ce long métrage. Surtout après un générique complètement fade, lorgnant sans génie sur celui tellement approprié d'"Arrêtes moi si tu Peux". Sauf qu'ici, pour nous autres franchouillards et belges, qui avons la chance de connaître celui -épique- de la série TV, on peut nourrir des regrets.
Et finalement, si Tintin se tient pendant une petite heure, par la simple évocation de son univers BD en version film, Steven Spielberg montre bien vite qu'il est avant tout homme à s'approprier une oeuvre. Finalement le générique n'était qu'un mauvais présage : Spielberg a des dizaines de films derrière lui, et il n'est plus réalisateur à disparaître derrière son oeuvre et sa source d'inspiration. Une fois parti de son village, Tintin se transforme en véritable Indiana Jones. A comprendre que toute crédibilité disparaît complètement : les balles fusent, les combats pleuvent, les courses-poursuites s'enchaînent, Tintin fait de l'apnée sur 500 mètres (petite référence aux Dents de la mer d'usage), s'écrase en avion sans égratignures, bref : il manque de mourir 50 fois. Or, cette facilité narrative, sans un bon Harisson Ford pour faire passer la pilule, c'est invraisemblable. Résultat, le melting pot d'action frénétique est marrant, tant que l'on se détache de l'univers de Tintin. Mais dans la deuxième heure du film, seule l'intervention de la Castafiore, ainsi que les souvenirs embrumés de Haddock sur son lointain aïeul, seront à retenir.
En conclusion, Tintin:Le Secret de la Licorne est un bon film d'action. La première heure aurait même pu inspirer un bon film sur Les Aventures de Tintin.