En 1926, la réalisatrice allemande Lotte Reiniger achève Les Aventures du prince Ahmed conçu avec la technique du papier découpé, technique reconnaissable au fait que personnages et décors apparaissent en ombres chinoises. Premier film d’animation de l’histoire du cinéma, on crut un temps cette petite merveille perdue. Mais le miracle d’une restauration effectuée en 1999 à partir d’une copie nitrate a permis à ce film de retrouver une seconde jeunesse.


Un film d’aventures
Dupé par ce coquin de mage africain, le prince Ahmed est emporté loin du royaume familial à dos de cheval ailé. A peine arrivé sur l’île de Wak Wak il aperçoit la reine Pari Banu venue prendre un bain de minuit dans le lac enchanté. Il espère séduire la belle et la ramener dans son pays mais il n’est pas au bout de ses peines. Les cinq actes du récit nous embarquent dans un périple du pays des démons aux lointaines contrées orientales. On retrouve les figures familières des Contes des mille et une nuits, Aladin par exemple, mais également des décors exotiques – des palais en tous genres, des forêts merveilleuses – et un bestiaire fantastique qui puise dans plusieurs mythologies. Les péripéties sont nombreuses faisant la part belle à l’onirisme et même à la sensualité. Plus de 300 000 images pour un travail de titan.


La Maitresse des ombres
Le film en silhouettes, popularisé ces dernières années par les réalisations de Michel Ocelot est une technique d’animation particulièrement génératrice de féérie. Les Contes de la nuit et Princes et Princesses rendent précisément hommage à la réalisatrice allemande surnommée par Jean Renoir la Maitresse des Ombres. De fait, Lotte Reiniger joue de toutes les subtilités offertes par les ombres chinoises. Finesse de la découpe, sens du détail, expressivité caractérisent son travail sur les personnages. L’imagination et la fantaisie, l’humour également sont à la fête comme dans le bras de fer que se livrent le mage et la sorcière à coup de transformations des plus incongrues. Les décors, rendus encore plus féériques par les jeux de lumière colorisée sont à tomber par terre. Une merveille pour les yeux. Vous l’aurez compris, ces Aventures du prince Ahmed sont une petite pépite à montrer aux plus jeunes comme aux moins jeunes !


8.5/10


Critique publiée le 14 mars 2021 sur le MagduCiné

Theloma
8
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Jeu d'échecs et cinéma, Une affiche à l'image du film, Pour le MagduCiné, Vu ou à voir sur la Cinetek et Mon top 1000

Créée

le 22 mars 2021

Critique lue 252 fois

15 j'aime

7 commentaires

Theloma

Écrit par

Critique lue 252 fois

15
7

D'autres avis sur Les Aventures du prince Ahmed

Les Aventures du prince Ahmed
Plume231
8

Du papier mais surtout énormément de poésie, d'imagination et de talent !!!

Plus ancien long-métrage d'animation visible à l'heure actuelle, "Les Aventures du prince Ahmed" est fait de papier, mais surtout d'énormément de poésie, d'imagination et de talent. Au delà de...

le 10 sept. 2014

21 j'aime

6

Les Aventures du prince Ahmed
Docteur_Jivago
7

Les 1001 nuits

Considéré comme le premier long-métrage d’animation non perdu (El apóstol notamment n'étant plus trouvable), Les aventures du prince Achmed, signé Lotte Reiniger, est une adaptation de plusieurs...

le 26 mai 2014

21 j'aime

4

Les Aventures du prince Ahmed
Theloma
8

La merveille miraculeuse

En 1926, la réalisatrice allemande Lotte Reiniger achève Les Aventures du prince Ahmed conçu avec la technique du papier découpé, technique reconnaissable au fait que personnages et décors...

le 22 mars 2021

15 j'aime

7

Du même critique

Us
Theloma
7

L'invasion des profanateurs de villégiature

Avec Us et après Get Out, Jordan Peele tire sa deuxième cartouche estampillée "film d'horreur". Sans vraiment réussir à faire mouche il livre un film esthétiquement réussi, intéressant sur le fond...

le 21 mars 2019

106 j'aime

33

Ad Astra
Theloma
5

La gravité et la pesanteur

La quête du père qui s’est fait la malle est un thème classique de la littérature ou du cinéma. Clifford (Tommy Lee Jones) le père de Roy Mac Bride (Brad Pitt) n’a quant à lui pas lésiné sur la...

le 18 sept. 2019

97 j'aime

55

Life - Origine inconnue
Theloma
7

Martien go home

Les films de série B présentent bien souvent le défaut de n'être que de pâles copies de prestigieux ainés - Alien en l’occurrence - sans réussir à sortir du canevas original et à en réinventer...

le 21 avr. 2017

81 j'aime

17