Les Aventuriers de l’Arche Perdue, c’est pour moi l’alpha et l’oméga des films d’aventure. Le mètre étalon du divertissement tout public de 7 à 77 ans. Et c’est au passage le meilleur volet de la trilogie, devant La Dernière Croisade et Le Temple Maudit (quoi, un quatrième film ? Jamais entendu parler).
La première séquence est à elle seule un court métrage archi-culte, mini-film qui excelle à iconiser le héros (en le présentant plusieurs fois de dos). Quant à la suite, on a une structure en trois actes classique mais efficace, un casting d’enfer, une réalisation et des lumières impeccables, une histoire palpitante mêlant occultisme, nazi, trésors perdus et courses poursuites... Que du bon.
Enfin, on ne présente plus cette oeuvre. Et si j’écris ces quelques lignes, c’est surtout pour m’intéresser à la manière dont le film trahit sont âge.
Je ne peux qu’être admiratif de la manière dont le film vieillit. D’un point de vue strictement formel, seules les séquences d’actions peuvent donner quelques signes de faiblesse. Non pas à cause de la réalisation ou des cascades, mais plutôt à cause d’un rythme un peu lent par rapport aux standards actuels.
Et évidemment, il y a la manière dont il traite certaines thématiques. Le personnage de Marion Ravenwood ferait bondir aujourd’hui tant elle est reléguée aux classiques rôles d’intérêt amoureux et de demoiselle en détresse. Les comportements des gentils Américains comme des méchants Allemands et Français sont très colonialistes, laissant au mieux le rôle de side-kicks aux locaux dont ils s’approprient les trésors. Enfin, Indiana Jones est un bien piètre archéologue, plutôt un pilleur, presqu’un mercenaire.
Il est clair que si ce film sortait tel quel aujourd’hui, il se ferait démonter. Mais heureusement pour lui, ce n’est pas la cas.
Bref, si Les Aventuriers de l’Arche Perdue a finalement les défauts de son époque, et s’il faut en être conscient et au besoin rectifier les « idéologies » qu’il véhicule malgré lui, cela n’altère en rien, je pense, ses qualités. C’est pour ça qu’il reste pour moi, même au bout du quinzième visionnage, un incontournable. L’incontournable de l’aventure.