16 Septembre 1981, vêtu d’une chemise blanche style safari, d’un pantalon gris kaki à pinces, de chaussures montantes et d’un blouson en cuir, coiffé d’un chapeau d’aventurier en feutre poil, armé d’un fouet et d’un revolver, un professeur d’archéologie, expert en occultisme et aventurier à ses heures perdues, n’allait pas tarder à donner un nom au cinéma d’aventure : Indiana Jones…


La définition même du mot « aventure »


Star Wars, Retour vers le futur, E.T, SOS fantômes, Rocky, Jurassic Park, Indiana Jones fait parti de ses films intemporels m’ayant fait rêver lorsque je n’étais encore qu’un enfant. Comme beaucoup d’autres, j’ai eu envie de venir archéologue à cause de ce personnage, comme beaucoup d’autres, cette franchise me procure des frissons à chaque fois que j’entends ce célèbre thème musical, comme beaucoup d’autres, Indiana Jones est autant cher à mon cœur qu’un certain Han Solo, interprété lui aussi par Harrison Ford. Indiana Jones, c’est un classique, vu, revu et re-revu au point de connaitre toutes les répliques et scènes par cœur. J’ai stressé en voyant Indy être poursuivi par un rocher. Pour ce premier épisode nommé « Les aventuriers de l’arche perdue », les premières secondes font déjà leur petit effet. La montagne du logo de la Paramount disparait pour faire apparaitre au même endroit une vraie montagne de la même forme. Qui fait mieux ? Et ce n’est qu’un début.


Nous sommes au Pérou, on a beau être bien installé dans notre salon/chambre, la chaleur étouffante, on la ressent. Arpentant une jungle dense et terrifiante où loge plein de petites bêbêtes pas franchement sympathiques, nous faisons la connaissance de notre futur héros. Au début, on garde le suspense, on ne nous le montre que de dos ou de profil, dans l’ombre. Il ne prononce pas un mot, et pourtant, on sent qu’il est courageux, intrépide, sûr de lui, hermétique au moindre danger parce qu’il sait qu’il peut s’en sortir, alors que les guides qui l’accompagnent, eux, ils tremblotent au point de vouloir laisser cet aventurier se débrouiller tout seul. Par la suite, après avoir enfin fait la connaissance en chair et en os de notre héros séduisant à l’aura charismatiquement cool, les choses se précipitent.


La définition même de ce que veut dire le mot « fun ». Échappant à de multiples pièges mortels protégeant une petite idole en or, l’aventurier se fait chiper (pas par Chipeur) son butin par un autre archéologue : Belloq, antagoniste amené à remontrer sa sale trogne dans notre aventure. Lui il est Français et il a plein d’hommes armés avec lui. La bassesse, la lâcheté dans toute sa splendeur. Indiana Jones, notre héros, parvient à s’enfuir et retourner aux Etats Unis pour reprendre ses cours. Oui, notre aventurier est en fait un professeur d’archéologie. A partir de là, on peut reprendre notre souffle parce que ces péripéties, on a eu la sensation de les vivres en même temps que notre héros. Et il en sera de même pour la suite.


Un chapeau, un fouet, une besace, une icône du cinéma américain


Indiana Jones, c’est l’équivalent de ce que l’on vit quand passe la journée dans un parc d’attractions. Du fun, du rire, de l’adrénaline, de l’immersion totale. On voudrait que cette journée ne se termine jamais tout comme on voudrait que se film ne se finisse jamais. Mise en danger constante, découverte de temples et vestiges des temps anciens, RYTHME constant, sang et blessures, séduction, sensation de stress perpétuel, combats au corps à corps, clins d’œil aux cinéphiles, sourire iconique (je comprends pourquoi les femmes de l’époque n’avaient d’yeux que pour ce personnage), décors/accessoires/costumes somptueux, plein de méchants, humour fonctionnant à merveille, pas étonnant que ce premier volet d’Indiana Jones a été l’un des films les plus rentables de tous les temps.


Succès commercial, succès critiques, cinq Oscars remportés (Meilleure direction artistique, meilleur son, meilleur montage, meilleurs effets spéciaux, meilleurs effets sonores), sélectionné par le National Film Registry pour être conservé (comme l’arche d’alliance ?) à la bibliothèque du Congrès pour son « importance culturelle, historique ou esthétique », produit phare de la culture populaire (on ne compte pas le nombre de produits dérivés, de références , d’attractions, ou de fausses copies à l’effigie de la franchise) . Rien que ça !


Avec Indiana Jones Les aventuriers de l’arche perdue, Steven Spielberg et George Lucas prennent un malin plaisir à mettre leur héros face à des situations où physiquement, il ne fait pas le poids mais s’en sort à chaque fois, non sans quelques blessures, comme un certain John McClane. Que de coups de chance ! De quoi nous offrir des séquences délicieuses.


Pour ces premières aventures, Indy vous emmènera :
• au Pérou,
• puis nous ferons un petit arrêt dans le Connecticut avant de partir pour le Népal,
• l’Egypte,
• et conclure nos péripéties aux Etats Unis, à Washington plus précisément.



"Vous voulez parler à Dieu ? Alors allons lui parler ensemble. Je n’ai
rien de mieux à faire ce matin."



Nul ne connaît les secrets de l’arche...


Harrison Ford est le choix parfait pour incarner ce type de héros (ça aurait eu carrément moins de gueule avec Tom Selleck, dont les essais peuvent être vus dans le coffret bluray). Physique athlétique sans pour autant ressembler à un Schwarzy (y a un juste milieu), intelligent, cicatrice mystérieuse au menton, chanceux (peut être un peu trop ? mais qui s’en plaindrait ?), séducteur, persévérant (c’est presque surhumain), bon, et drôle. Toutes les qualités d’un héros et de l’homme idéal. Figurez-vous qu’en creusant un peu plus, on s’aperçoit qu’Indy possède aussi des traits de caractères d’un « anti-héros » : assez crasseux, macho (cf les retrouvailles avec Marion où le bougre se fera remettre très vite en place), étourdi, phobique (les serpents : une longue histoire d’amour remontant à loin) et maladroit. Indy, ce n’est pas le seul personnage savoureux de cet opus.


Je pourrai aussi vous parler de Marion Ravenwood, « la Indy girl » interprétée par la charmante Karen Allen. Véritable garçon manqué (bien qu’elle ne soit pas contre de porter des robes quand on lui en offre), énergique, décidée, fort tempérament, un caractère ferme et dur pour une femme forte qui tient bien l’alcool par ailleurs. Marion c’est une indépendante, bien qu’elle soit souvent amenée à jouer les demoiselles à sauver. La meilleure Indy Girl de la franchise.


Comme pour chaque film de la franchise James Bond, la franchise des Indiana Jones compte elle aussi son voir CES bad guy. Dans Les aventuriers de l’arche perdue on a le choix : Dietrich, le serviteur du troisième Reich dans toute sa splendeur. Discipliné, esprit vif et rigoureux, l’homme rêvé pour Hitler. N’oublions pas le major Toht : laid, perfide, petit sourire au coin pervers. On finit par Belloq, l’archéologue Français, malin et opportuniste qui se lie aux nazis, persuadé de pouvoir atteindre son objectif en les utilisant.


N’oublions pas deux protagonistes sympathiques: Marcus Brody, l’assistant et ami d’Indy, personnage peu présent dans ce premier opus, absent du Temple maudit, mais gagnant de l’importance dans La dernière croisade. Et mon chouchou : Sallah, le complice et ami d’Indy, interprété par John Rhys-Davies alias Maximilien Arthuro dans la série Sliders (vous ne le connaissiez pas ? IMBECILES HEUREUX !). J’aurai tellement de compléments à faire à ce personnage et son interprète donc je le résumerai en seulement deux mots : grandeur d’âme.



« - Pourquoi est ce que le sol bouge comme ça ? - Des serpents,
fallait que ce soit des serpents ! - Des aspics en plus, les plus
dangereux de tous ! »



Au final, bande originale symphonique de John Williams EXCEPTIONNELLE, super casting porté par un Harrison Ford autant remarquable en Indiana Jones qu’en Han Solo, personnages secondaires attachants, humour irrésistible, décors exotiques, histoire épique, plans iconiques, petit singe trop meuuuugnon, araignées et serpents venimeux, pistolets/mitraillettes et bazooka, scènes spectaculaires, répliques et dialogues soignés, les cascades, les trucages, le suspense insoutenable, c’est là qu’on reconnait un grand du cinéma, c’est là qu’on reconnait un classique.

Jay77
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le 4 juin 2017

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