Huit, ça suffit

Je comptais voir un western classique de John Sturges avec Randolph Scott, et surprise, dès le premier plan des voitures passent devant la caméra. On est à la fin des années 40, dans la ville jumelle américano-mexicaine de Calexico-Mexicali (ça dépend de quel côté de la barrière on se trouve).
Ambiance de film noir : filature, partie de poker... Puis vient une sombre histoire de trésor perdu dans le désert. Là on verse dans une sorte de remake du Trésor de la Sierra Madre. Une bande hétéroclite part à cheval à la recherche de l'or perdu. Du coup, place au western. Ouf.

Excellent scénario, où chaque personnage à plus ou moins quelque chose à se reprocher, histoire de pimenter l'histoire d'une foultitude de quiproquos et de rebondissements. Bon casting, avec deux types à sale gueule que j'aime bien (et que j'associe souvent d'ailleurs), John Ireland et Arthur Kennedy. Bonnes scènes d'action : tempête de sable et surtout magnifiques duels à coups de... pelles.
Le 8 me titille, et je m'étonne, au passage, d'être le premier à mettre une note.

Ce n'est pas sans émotion que je quitte Randolph Scott. Huit films avec lui en une semaine (j'entre sûrement dans le Guinness Book), on finit forcément par s'attacher.
Pour lui rendre hommage, je citerai Wikipédia, qui, sous la mention «Carrière à Hollywood», a inscrit cette seule phrase : «R. Scott, bien que très populaire, a tourné essentiellement des séries B dont certaines de bonne facture, il n'a jamais fait partie des très grands d'Hollywood sans doute à cause d'un jeu assez raide, limité, et d'un visage inexpressif.» Pas mieux.


PS : En fait, Randolph Scott était le Stallone de son époque. Dans presque tous ses films, il y a une grosse scène virile de baston.