Wow

Les Bêtes du sud sauvage a plus de valeur que n'importe quel film de Terrence Malick, que n'importe quel film apocalyptique/post-apocalyptique, que n'importe quelle ode à la vie : sa richesse est inestimable, et l'on n'a pas finit d'épuiser ses qualités.

Acteurs au diapason, photographie somptueuse de la Louisiane, métaphores animales amenant une réflexion sur l'espèce humaine, message écologique en arrière-plan, voix-off qui dépeint le monde en toute naïveté : un film complet qui sait exactement où nous mener et où nous toucher.

On en prend plein les yeux, plein les oreilles, plein le coeur : un très grand film sans prétention et d'actualité, réalisé en toute lucidité, porté par une gamine au visage d'ange et quasiment sur tous les plans. Après une telle vague d'émotions (le film bascule avec aisance entre rires et larmes), on en ressort le coeur gonflé à bloc, ce qui n'était pas arrivé depuis bien longtemps.

On repensera longuement à ces scènes qui nous marquent l'esprit : à cette nature qui gronde, à ces villages inondés, à ces humains et animaux impuissants, à cette eau crasseuse, à ces banquises qui s'effondrent, à ces aurochs à la charge, à cette relation père-fille magnifique et déchirante, à ces habitants qui ne se plaignent jamais de leurs conditions de vie, à cette gamine de 6 ans qui brise un crabe en deux et qui montre ses muscles...

Les Bêtes du sud sauvage prouve une fois de plus qu'avec si peu de moyens on peut faire de grandes choses et prendre à contre-pied les superproductions américaines. Le réalisateur a tout pigé au cinéma et il nous le rend bien. Hollywood est mort, vive Benh Zeitlin.