Rien de plus que des matricules, des usines à chair qui défilent

Parce que le sujet est d'une importance capitale dans la perspective de l'émancipation de toutes les femmes et qu'il est d'intérêt public, il est important d'aborder et travailler une forme idoine pour promouvoir, justement, cette perspective. Si cette forme ne convient pas, alors la majorité du message est jeté aux orties.
C'est un film certes politique. Un film certes de moeurs.
Mais c'est aussi une affaire de communication.

A ce propos, je ne crois pas que la configuration en sketch soit la plus à même de répondre aux attentes du grand public pour la (re)connaissance des Planning Familiaux. Alors, évidemment, cela permet de faire circuler un certain nombre de femmes dans toute leurs variétés et leurs spécificités mais alors, qu'en est-il du suivi ? Quelle question se poser sur l'accompagnement ?

Beaucoup de chose passe à la trappe. Si bien que nous sommes riches d'histoires mais peu d'expériences. Notre conscience subit un zapping permanent : un plan, une histoire, un encart interstitiel... et rebelote. Oui, de ce point de vue, c'est tristement redondant.

J'aurais tant désiré que ce film réponde aux besoins en terme de connaissance et de besoins mais le résultat est clairement superficiel et prude. A un moment, le souci de signaler un vrai-faux mariage forcé soulève une problématique dans l'accompagnement. Cette séquence donnera lieu à un immobilisme saisissant, tout cela pour ne brusquer personne. Hélas, ce n'est pas très informatif, c'est foutraque (parce qu'on fait ce genre de film une fois tous les 30 ans !) et ce n'est pas combatif du tout.

Très très déçu.