Ce film pourra éventuellement contenir un intérêt historique et ravir les adeptes d'athlétisme et de sports olympiques... Il décevra bien davantage sur le plan purement cinématographique, tant son absence de puissance dramatique y transparaît de part et d'autre. Le premier long métrage du britannique Hugh Hudson est une oeuvre mollassonne, de style quelconque dans ses moments les plus réussis et affreusement lourdingue le reste du temps. Les chariots de feu est à ce point lénifiant qu'il finit par ennuyer copieusement. C'est plat, poussif et sans suspense aucun.
Les laïus patriotiques divulgués au cours du métrage sont d'une telle insistance qu'on peine à distinguer autre chose qu'une oeuvre institutionnelle emplie de puritanisme dégoulinant, à la limite de l'antipathie et du sectarisme. La Parole biblique, respectable dans un contexte autre que celui du film, devient ici carrément indigeste et plombante. Quant à la musique de Vangelis, du thème emblématique aux nappes synthétiques surannées, elle constitue certainement l'une des pires bandes originales jamais écrite pour un long métrage de cinéma, cherchant lourdement à sublimer chaque coureur lorsqu'elle ne souligne pas tout simplement l'émotion revendiquée.
Hugh Hudson ne parvient jamais à imposer ne serait-ce qu'une once de style à cette reconstitution paresseuse des Olympiades de l'entre-deux guerre. Son film devient rapidement inintéressant, anecdotique et définitivement daté. Une casserole.