Je vous ai déjà expliqué mon amour complètement improbable pour Les Charlots sur ma chronique des Bidasses en Folie, découvrant pour l’occasion un de leurs quelques films que je n’avais jamais vus. Les Charlots c’est toute mon enfance dans les années 80, aux côtés de Bud Spencer et Terence Hill, Bruce Lee ou Jackie Chan. C’est des films vus et revus des dizaines et dizaines de fois, au point de connaitre la moindre ligne de dialogue ou le moindre bruitage cartoon. Certains ont été vus plus que d’autres, comme Les Fous du Stade, Les Bidasses s’en vont en Guerre, Le Grand Bazar ou Les Charlots font l’Espagne, et chaque visionnage me fait le même effet : je retourne à mes 9 ou 10 ans. Le spectacle est complètement régressif et je pense qu’il faut avoir été biberonné aux films des Charlots pour arriver à les apprécier encore aujourd’hui. Alors pour les quelques tordus de la cervelle qui encore aujourd’hui se marrent devant les conneries absurdes de ces trublions (hein Pti denis), c’est parti pour Les Charlots Font l’Espagne.


Leur premier film, La Grande Java (1970) est un succès, 3.385000 d’entrée au Box-Office. L’année suivante, ils signent avec Les Bidasses en Folie leur plus gros succès, 7500000 entrées, plus gros succès de 1971. En 1972, ils reviennent avec sans doute leur meilleur film, Les Fous du Stade et c’est à nouveau 5700000 de personnes qui se déplacent dans les salles. Sans doute ont-ils eu envie de vacances car la même année sort Les Charlots Font l’Espagne, le film du jour donc, un film dont le scénario se résumé à son titre. Il n’y a pas de scénario, c’est juste nos quatre Charlots qui sont en vacances en Espagne et qui font les couillons. Pas même un fil rouge, juste une succession de scènes vaguement reliées entre elles où ils sont en totale roue libre et où c’est les vacances pour les personnages, mais aussi pour les acteurs qui le disent eux-mêmes lors de certaines interviews : le but était de déconner et uniquement de déconner. Et c’est ce qu’ils font. Ils sont obligés de travailler par la force des choses. Ils sont accompagnateurs d’enfants, maitre-nageur, cireurs de chaussures, maçons, peintres, matelots, jardiniers et finiront toreros, mais sont incapables de garder un boulot Bref, de vrais hommes à tout (mal) faire. Entre temps, ils se baladent, font du stop, se tapent l’incruste dans un mariage, draguent, tombent amoureux, chantent, jouent de la musique, jouent avec le sable sur la plage, cherchent les parents d’un enfant perdu, matent des jolies filles, conduisent des bateaux, cherchent à manger, font à manger, font du ball-trap, … Bref, un film rempli de péripéties qui, en soi, n’ont aucun intérêt, mais qui dégagent tellement de bonne humeur que forcément, si on aime, on se marre comme des glands et ce faisant, on passe pour des glands aux yeux des autres qui ne comprennent pas ce qu’il y a de marrant dans ce qu’on regarde. Tsss taisez-vous et laissez-nous entre gens de goûts de chiotte.


Dans Les Charlots Font L’Espagne, c’est donc la bonne humeur qui règne, et l’humour est la plupart du temps con, très très con même, mais toujours bon enfant. C’est souvent attendu mais qu’importe. Tout y est (volontairement) très poussif, versant souvent dans l’absurde le plus total, voire le surréaliste. Si je disais qu’il y a un gag toutes les 10 secondes, j’exagèrerais à peine. C’est une avalanche de conneries toutes plus cons les unes que les autres, des quiproquos tous plus débiles les uns que les autres. Et on se marre comme des couillons, jusque dans les paroles des musiques, comme souvent composées par les Charlots eux-mêmes. La chanson « Au Pays des Pesetas » a beau être complètement débile, elle reste en tête longtemps, très longtemps. La mise en scène par contre est complètement quelconque. Le réalisateur Jean Girault (la Saga des Gendarmes, La Soupe aux Choux, L’Avare, Jo) semble tout aussi en vacances que nos quatre comparses, les champs / contre champs étant ce qu’il y a de plus osé. Néanmoins, on ne manquera pas de noter à travers le film une vision assez satirique de l’Espagne, avec pas mal de clichés sur ce pays et un petit message anti corrida en guise de scène finale. Mais au final, ne se moquerait-il pas également des français lambda en vacances comme le feront plus tard Les Bronzés et Les Bronzés Font du Ski ? Quoi qu’il en soit, il est certain que nous ne sommes pas ici dans du grand cinéma. Mais là n’a jamais été le but. Le but était de s’amuser, d’amuser les spectateurs, ça a été le cas, et je me marre encore et toujours même après 20 visionnages.


Les Charlots Font l’Espagne n’est certainement pas le meilleur film des Charlots, il n’en demeure pas moins une bonne grosse pantalonnade bon enfant dans laquelle ils nous offrent une avalanche de gags tous plus funs et cons les uns que les autres. A réserver malgré tout aux amateurs.


Critique originale avec images et anecdotes : DarkSideReviews.com

cherycok
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le 28 nov. 2021

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