À ceux dont la curiosité serait, comme l'a été la mienne, suffisamment morbide pour s'infliger ça.
ll devrait y avoir des dispositions dans les conventions de Genève contre ce genre d'attentat filmique. Alors à tous ceux dont la curiosité serait, comme l'a été la mienne, suffisamment morbide pour s'infliger cette chose, sachez-le : c'est d'une nullité juste sidérante. L'animation est tout bonnement immonde : on croirait mater un vieux dvd pixelisé projeté sur un écran cinéma ; ça n'a aucune texture, les mouvements font faux, les combats sont saturés d'effets ralenti-accéléré qui agressent la rétine presque autant qu'ils insultent le bon goût. Des cinématiques sur playstation ont un meilleur rendu que ça ! C'est sans parler des répliques, affligeantes quel que soit le public visé - on ne le dira jamais assez : les enfants ne sont pas des demeurés ! - ou de l'humour, omniprésent mais toujours forcé, excessif, plus gênant qu'autre chose.
Pourtant il n'y a vraiment pas grand chose à faire avec les Chevaliers du Zodiaque pour offrir une bonne tranche de plaisir régressif à tous les petits ou moins petits garçons amateurs de shonen type : douze temples, avec des méchants chaque fois plus forts et charismatiques, une montée en puissance continue et une course contre la montre parce qu'une déesse est en train de s'éteindre... et le pire, c'est que tout est déjà prémâché, disponible dans le manga de départ ! il n'y avait plus qu'à reprendre tel quel et à mettre en images dignement, en soignant pour chaque temple une ambiance et quelques symboles qui aient un tant soit peu de classe.
Mais là non, ils se sont dit qu'ils allaient tout massacrer à la hache. Ridiculiser les personnages les plus imposants qu'ils avaient sous la main en les endimanchant de répliques bovines, de danses de cabaret ou de métamorphoses grotesques... Ce qui est marrant, c'est que le cinéma de ma ville proposait une soirée manga, avec d'abord une projection d'Akira puis, juste après, l'avant-première de ça ; et en sortant d'un chef-d'œuvre du calibre d'Akira, on sent encore plus puissamment la déchéance en se retrouvant devant un truc pareil. Ayez un peu de bonté envers vous-mêmes : épargnez-vous le malaise !