Voilà le deuxième volet de mon petit périple dans l'univers de Sam Peckinpah, après le visionnage de « The Wild Bunch ». Je m'attaque à présent à « Straw Dogs », avec Dustin Hoffman en tête d'affiche. Il y joue le rôle de David Sumner, mathématicien américain s'installant dans la campagne anglaise, dans le village d'enfance de son épouse. Quelques locaux ne se montreront pas des plus amicaux…

Comme dans « The Wild Bunch » (et sans doute plus encore), la violence est au cœur du propos de Peckinpah : le parti-pris est explicitement misanthrope et vient critiquer une « nature humaine » sauvage. Dans « The Wild Bunch », le réalisateur intégrait les enfants dans sa vision : les gamins torturant les animaux ou jouant à la guerre, les enfants-soldats singeant leurs aînés et participant aux massacres, etc. « Straw Dogs » adopte une logique similaire, cette fois en démystifiant le pacifisme présumé des « gentilshommes » intellectuels, tels que notre mathématicien. Poussé dans ses derniers retranchements, il se révélera être aussi violent que ses opposants. Bref, la « civilisation » est un château de cartes bien fragile qu'une pichenette peut aisément abattre.
Le rythme du film est assez différent de celui de « The Wild Bunch » qui commençait et se concluait par deux scènes de très grande intensité. Ici, s'agissant d'un thriller, la tension monte petit à petit, jusqu'à l'explosion et l'affrontement final attendu. Cette dernière scène fournirait d'ailleurs un formidable pitch pour un jeu vidéo orienté ultra-violence à la « Hotline Miami ».
Le film souffre toutefois de quelques lenteurs, ce que je n'avais pas ressenti avec son western. Les péripéties sont souvent très évidentes : Amy, l'épouse de David, cherchant constamment le chat, on se doute qu'il sera la première victime du film. Peckinpah insistant énormément sur le « piège à hommes » (sorte de version agrandie du piège à loups), on sait qu'il trouvera une utilisation, très probablement en point d'orgue du film.
Hugo_Grellié
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le 15 nov. 2014

Modifiée

le 15 nov. 2014

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Hugo Grellié

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