Les Choses qu’on dit, les choses qu’on fait part d'un bon sentiment. Exposer le décalage entre les paroles et les actes en faisant déblatérer ses personnages pendant 3 plombes. Ce qui, je n'en doute pas une seconde, peut aider de nombreuses personnes à mettre des mots sur leurs états d'âmes. L'ensemble oscille alors entre discussions plus ou moins philosophiques et récits personnels. Toujours autour du même sujet. Toujours. Toujours.
J'en viens alors au cœur du problème. Bien que composé de plusieurs récits entremêlés, ce film devient vite oppressant à toujours tourner autour des mêmes problèmes. Pas à un moment il ne nous donne un peu d'air frais en évoquant un autre sujet ou en montrant ses personnages vaquer à des occupations randoms.
Deuxième problème, le manque cruel de réalisme. A ce stade, si l'on veut illustrer des thèses philosophiques, on fait un documentaire. Ca touchera un public bien plus restreint certes, mais ça évitera ce grand n'importe quoi. Les personnages s'expriment tous avec un vocabulaire qui sonne atrocement faux pour des discussions orales de cet acabit. D'autant qu'ils accomplissent la prouesse de pouvoir poser des mots d'une justesse remarquable sur leurs passions. C'est assez déroutant de voir des gens qui ont pris assez de recul sur leur relation et qui, en plus, en parlent sans gêne ni retenue.
Et, plus globalement, qu'est ce que c'est que ces histoires d'amour totalement ubuesques. Tout le monde récupère les exs de tout le monde, par le plus grand des hasards, ils se retrouvent tous dans le patelin le plus paumé de France (mais quelle coïncidence mon cher !), les retournements de situations sont délirants. Bref, ce fil s'enfonce jusque dans sa scène finale (avec les sapins là) ridicule au possible.
En somme, un film peut-être un peu trop intellectuel pour moi en dépit d'une réalisation soignée et d'acteurs convaincants.