Allez-y, c'est loin d'être une merde.

Il est quand même intéressant de remarquer que, à chaque fois que j'essaye de regarder du cinéma français, je tombe souvent sur des daubes qui obtiennent un succès intéressant. Par contre, dès que je tombe sur une pépite, c'est un gadin monstrueux.Pourquoi ? Pourquoi un film qui change de l'ordinaire se prends forcément une taule ? Pour le pays de la Nouvelle Vague, plébisciter des films formatés comme "Aladin" ou "Qu'est ce qu'on à fait au bon Dieu ?" est un peu contradictoire.

"Les clefs de bagnole" raconte l'histoire d'un Laurent Baffie à la recherche de ses clés de voitures avec son ami Daniel Russo. Bien évidemment, cette histoire est un prétexte à un enchaînement ininterrompu de scènes toutes plus farfelues les unes des autres. Et c'est là que réside tout le génie de ce film.

Chaque scène explique de manière humoristique un code du cinéma, passant des prises de vues réelles à des marionnettes, en passant par le cartoon. Etant un film totalement absurde, le quatrième mur se fait défoncer copieusement à coup de boule de chantier et l'absurdité (voire la connerie) est complètement sublimée par des dialogues aux petits oignons (ou ognons, ou ouagnions, je sais plus). De plus, le film va complètement dans son esprit de "what the fuck" consommé via sa distribution. Quel film peut se vanter d'avoir Depardieu, immense acteur français, en vendeur de fromage, conseillant sur le lait de brebis ? Et quel film peut se vanter d'avoir une phrase aussi folle que "Quand t'as Depardieu dans un film, au moins, tu lui files du texte!" ?

Bref, ce film est génial, pas besoin d'en dire plus; il faut le voir pour comprendre. On sera d'accord pour dire que ce n'est pas le film de la décennie mais l'expérience cinématographique proposé par celui-ci mérite amplement 1h24 de votre temps.