Face caméra, un prêtre (Gunnar Björnstrand) s'adresse à ses paroissiens. Par une successions de plans, l'image s'élargit - il y a peu de monde à l'office - pour sortir du lieu et finalement montrer toute l'église, puis le village, les arbres avec toujours le prêche en fond sonore. Le début des Communiants est clair et résume la situation. Le discours du prêtre - et sa présence religieuse - imprègne tout le village, cette communauté de luthériens et sans doute même la nature qui englobe le tout. Le film montre le prêtre comme le centre de tout, un centre vers lequel tous les paroissiens se tournent pour résoudre leurs problèmes, qu'ils soient d'ordre spirituel ou non. C'est le cas pour Jonas Persson (Max Von Sydow) aux tendances suicidaires ou Marta (Ingrid Thulin) une institutrice avec qui il entretient une liaison. Mais comment aider son prochain quand on a perdu la foi (suite à la mort de sa femme) ? Comment sauver Persson du suicide ? ou Donner de l'amour en retour à Martha ?


Il y a sans doute du Bergman dans le portrait de ce prêtre qui doute et qui remet en cause l'existence même de Dieu.
Loin de l'été de Monika ou des Fraises sauvages, Les communiants est un récit hivernal, se déroulant sur deux jours sous la neige, dans une économie de lieux. Plastiquement très beau (mais c'est une habitude), le film est un récit austère mais pas insensible sur les tourments de l'âme si chers au cinéaste suédois.

Créée

le 19 juin 2018

Critique lue 238 fois

3 j'aime

denizor

Écrit par

Critique lue 238 fois

3

D'autres avis sur Les Communiants

Les Communiants
Alex-La-Biche
8

Confessions Divines

Les Communiants marque un virage important dans la carrière d'Ingmar Bergman dans la mesure où il marque une réelle rupture avec la religion, comme le montre la séquence d'ouverture avec cette messe,...

le 12 juin 2016

11 j'aime

1

Les Communiants
Sinbad
8

Le vacillement

"Mon dieu, pourquoi m'as tu abandonné ?" C'est par ces mots, prononcés également par le Christ durant la "Passion" que le pasteur Tomas Ericsson (allégorie du père du réalisateur, également pasteur,...

le 19 juil. 2016

6 j'aime

Les Communiants
EowynCwper
7

Critique de Les Communiants par Eowyn Cwper

Qu'est-ce qui rend le cinéma de Bergman plaisant ? Dans Les Communiants, ce n'est certainement pas le décor, une église où se pressent six fidèles devant un pasteur grippé. Ce n'est pas non plus...

le 10 août 2018

5 j'aime

Du même critique

Oiseaux-Tempête
denizor
8

Critique de Oiseaux-Tempête par denizor

Le monde appartient aux ambitieux et Oiseaux-Tempête ne nous propose pas un simple voyage post-rock mais une véritable Odyssée dans une musique qui n’a pas encore livré tous ses secrets. Album après...

le 10 janv. 2014

13 j'aime

Pain Is Beauty
denizor
8

Critique de Pain Is Beauty par denizor

Il est amusant de voir la promo de Chelsea Wolfe ramer pour définir la musique de la demoiselle : « drone-metal-art-folk » tel est le genre-valise utilisé pour catégoriser la musique de l’Américaine...

le 28 oct. 2013

12 j'aime

After My Death
denizor
7

Psyché adolescente et autopsie d'une société

Samaria ou Poetry, le cinéma sud-coréen est hanté par les suicidées adolescentes. Nouvelle pierre à cet édifice mortifère, voici After my death, premier film de Kim Ui-Seok. Glaçant. Kyung-min, une...

le 19 nov. 2018

11 j'aime