Les Contes de Terremer
6.2
Les Contes de Terremer

Long-métrage d'animation de Gorō Miyazaki (2006)

Un garçon qui creuse les sillons de son champs et se fait des ampoules sur son soc, voilà une aventure peu palpitante, et pourtant, Les Contes de Terremer se contente de ce genre de train-train agréable jusqu'à sa partie finale, qui condense in extremis tout ce que l'on peut attendre d'un combat épique contre les forces du Mal. Une impression étrange s'empare de nous au visionnage de ce Miyazaki si singulier, entre le vrai plaisir de n'avoir - pour une fois - pas une aventure complètement délirante et bourrée de créatures en toutes sortes (cela change) mais aussi un pincement au cœur en sachant que c'est la patte du maître Miyazaki que ce fantastique déluré. On aime bien cette sensation d'histoire moins fournie, de ces personnages qui prennent le temps (ils s'arrêtent même aider une fermière à faire son labourage), des quelques batailles - vite terminées - qui parsèment l'intrigue. Mais ce que l'on regrette, en revanche, c'est d'avoir si peu d'explications sur le déroulé des événements, avec tout le temps que possède (pourtant !) ce film ! Ainsi, on ne sait pas très exactement pourquoi le jeune prince a tué son père à ce moment précis et pour quels motifs (un coup de folie ou un coup de la partie obscure du prince, d'après le scénario qui balaye toute question avec ces quelques mots), d'où sort ce double maléfique du prince, comment se fait-il que la jeune fille se révèle être si tard


un dragon


(surtout : pourquoi n'a-t-elle pas utilisé ses pouvoirs pour se libérer des attaques des gardes au début du film ?), les personnages qui n'ont pas beaucoup d'informations sur leur passé (background très faible)... On s'agace vite à tenter de percer tous les mystères de ce scénario, et mieux vaudra le laisser couler pour la beauté de l'histoire racontée. La fin offre vingt minutes d'action et fantasy copieuses, comme pour rattraper le manque durant l'heure et demi qui la précède, et nous gonfle un peu (il faut l'avouer) avec sa morale épicurienne discutée à sens unique. Mais l'on sort de ce film plutôt content, grâce aux belles images colorées et aux mille détails graphiques, qui font tout le charme et l'unicité d'un bon Miyazaki. Un peu plan-plan, mais pas désagréable pour autant.

Aude_L
6
Écrit par

Créée

le 22 sept. 2020

Critique lue 61 fois

Aude_L

Écrit par

Critique lue 61 fois

D'autres avis sur Les Contes de Terremer

Les Contes de Terremer
Plume231
4

La Gloire de mon père !

Eh bien, en voilà un Ghibli qui se traîne une belle réputation de merde. Gorō Miyazaki, totalement écrasé par l'ombre de sa légende de père, à qui on a confié un bébé bien trop gros pour lui. Oui,...

le 18 déc. 2021

30 j'aime

7

Les Contes de Terremer
Herbert
5

Un début prometteur et une fin décevante

Lorsque l'on est fan des Ghibli et de l'animation Japonaise en général, on ne peut passer à côté de Goro Miyazaki, le fiston du créateur de tant de perles de l'animation. Avec son film "La colline...

le 26 nov. 2013

28 j'aime

1

Les Contes de Terremer
Dodeo
4

Papa ? Tu m'apprends comment faire un film ?

Hayao Miyazaki parlait d'une oeuvre honnête et je ne partage pas totalement ce ressentiment, Les contes de Terremer étant au final une oeuvre assez prétentieuse mais néanmoins pas dénuée de qualités,...

le 2 nov. 2012

24 j'aime

Du même critique

The French Dispatch
Aude_L
7

Un tapis rouge démentiel

Un Wes Anderson qui reste égal à l'inventivité folle, au casting hallucinatoire et à l'esthétique (comme toujours) brillante de son auteur, mais qui, on l'avoue, restera certainement mineur dans sa...

le 29 juil. 2021

48 j'aime

Bob Marley: One Love
Aude_L
5

Pétard...mouillé.

Kingsley Ben-Adir est flamboyant dans le rôle du jeune lion Bob Marley, âme vivante (et tournoyante) de ce biopic à l'inverse ultra-sage, policé, et qui ne parle pas beaucoup de la vie du Monsieur...

le 14 févr. 2024

38 j'aime

Mad God
Aude_L
5

Doing doing doing doing...

Mad God est une expérience, et ce n'est pas parce qu'on ne l'a subjectivement pas appréciée, qu'on ne vous recommande pas de la vivre. Au mieux, vous serez subjugué par ce mélange de sadisme assumé,...

le 8 avr. 2023

35 j'aime