Depuis le très surprenant Dragons, je suis convaincu d'une chose. Dreamworks essaie d'évoluer. Et ce Croods vient me prouver que j'ai raison. Ils délaissent un tant soit peu les références pop, pour laisser place à un peu plus d'epicness. Et je dois dire que j'en suis ravi. Bon, ils délaissent tout ça que pour un film sur deux, car on ne peut pas dire que je sois un grand fan des Madagascar dont le dernier volet m'avait bien éreinté.
Ici, Dreamworks nous propose de suivre les aventures d'une famille d'hommes préhistoriques, qui cherchent à fuir leur territoire. Et quelle surprise de découvrir une famille pas trop clichée. Malgré leurs caractères très différents, ils n'en viennent pas à se détester à un moment ou à un autre. Cela vient du fait que la fille rebelle n'est pas que rebelle, et que le père autoritaire n'est pas qu'autoritaire, il est prêt à se sacrifier pour sa famille. Ils s'aiment et c'est tant mieux, ça évite au film de souffrir de passages mélodramatiques, qui viennent pourrir trop souvent les films d'animation. (À noter l'histoire d'amour ni trop lourde ni trop forcée) Le film est donc léger, drôle (avec quelques touches d'humour noir agréables), techniquement très réussi. Dreamworks mérite dorénavant bien plus d’intérêt que MacGuff et BlueSky, puisque ce studio propose de vrais films, avec une vraie patte graphique, des mouvement de caméras hyper dynamiques, et un vrai sens du cadrage, et non pas juste des cartoons de luxe comme le font les deux autres.
Malgré tout, le film n'est pas parfait, et Dreamworks a encore quelques progrès à faire. D'abord dans le design de ses personnages et créatures. Je ne trouve les personnages agréables à l’œil et cohérents. Disons le clairement, ils ne ressemblent à rien. Peut être est-ce par envie de montrer des hommes des cavernes, que leurs formes sont si différentes des hommes d'aujourd'hui. Mais j'ai sincèrement eu du mal à m'y faire. Et ce aussi pour les créatures. Pas toutes, car j'ai plutôt aimé les oiseaux-piranhas, le tigre-hibou (?), les créatures géantes dont on ne verra que les pieds et les deux opossums reliés par une même queue. Mais parfois la folie des créateurs est allé beaucoup trop loin, comme avec le chien à tête de crocodile, le mammouth girafe et le tigre vert à tête géante.
L'autre problème est que, puisque le film n'est pas fait de références populaires, ils ne pouvaient utiliser de chansons pop pour illustrer leurs scènes, comme ils le faisaient bien trop souvent. Et là, et ce malgré le nom d'Alan Silvestri, on se retrouve avec une musique bien fade, et illustrant très mal l'univers et les propos. Je n'ai à aucun moment ressenti le côté préhistorique dans la musique. Trop de violons, et manque de percussions, pour donner cet aspect brute. Le manque de cohérence de la musique avec l'univers vient même parfois gâcher certaines scènes, qui auraient été bien meilleures avec une musique plus en adéquation avec l'image. Cela m'a semblé évident lors de la scène de chasse pour le petit déjeuner. La musique est d'un ennui terrible, juste quelques tambours, et quelques trompettes, pour donner un côté Football américain. Cen'est absolument pas ce qu'il fallait faire à mes yeux. Mais bon qui suis-je pour juger ?
En conclusion, je crois de plus en plus en l'évolution de Dreamworks. Ce film me confirme dans la confiance que je commence à leur réaccorder. Je suis même assez curieux de voir leurs films à venir ces prochaines années pour voir si cette évolution se confirme.