Trois portraits reliés par une même douceur

Un homme qui n’attend plus rien de la vie et jeune fugueuse sauvés par une vieille femme à la gaité contagieuse. Un retour aux bonheurs simples passant par la nature, la cuisine et l’amitié nous apparaît tranquillement dans ce film, presque sans que le spectateur ne s’en aperçoive.


Des haricots rouges bouillent dans une marmite, des feuilles dansent avec le vent sur leur branche, des jeunes filles gloussent dans un petit restaurant de dorayakis de Tokyo. Ces petites choses toutes simples deviennent des sources de bonheur quand on apprend à les regarder par les yeux de Tokue. Cette septuagénaire capable de rendre le sourire à un cuisinier et une écolière pour qui la vie elle-même avait mauvais goût. En leur cuisinant ce dessert traditionnel, elle leur transmet sa vision de la vie et elle emmène du même mouvement le spectateur dans son monde fait de douceur et de beauté qui semble ne pas remarquer le regard méprisant des passants sur ses doigts marqués par la lèpre. Dans cette adaptation du roman de Durian Sukegawa, la réalisatrice Naomi Kawase nous embarque dans un univers personnel et intimiste, centré sur ces trois personnages attachants si différents et pourtant si semblables les uns des autres. Le rythme lent et l’ambiance tranquille qui se dégagent de cette histoire participent à l’atmosphère transmise par Tokue et qui laisse longtemps après le film un sentiment d’apaisement.

Luizette
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le 19 avr. 2016

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