Les Démons par Voracinéphile

Une bonne idée à sauver dans ce film : un arc sentimental, très homosexuel, où Félix tient un comportement ambigu avec un autre enfant de son âge. Passé ce moment, il s’interroge sur son comportement, et sur ses penchants donc, et craint d’être homosexuel (puisque le statut est toujours un peu sujet à moqueries entre les amis de son frère). Et pour se prouver qu’il n’est pas pédé, il commence à bizuter l’ami avec qui il avait eu son expérience. Un mécanisme sociologique classique et intéressant à exploiter. Sauf qu’il ne sera jamais approfondi. Et c’est le problème du film. Il compile les idées sans jamais approfondir, se bornant à illustrer et à jouer la contemplation avec une jolie bande son électro et une photographie élégante. Et bien ça ne suffit pas. La notion de sexualité infantile est connue (même le parent traditionnel ne peut l’ignorer, puisqu’elle lui fait peur), mais elle nécessite de la rigueur dans l’analyse, un certain naturel doit s’installer pour faire illusion (Mysterious skin se complaisait dans le malaise pour compenser cet aspect). Le canadien n’est pas vraiment l’élément le plus authentique, et le naturel des dialogues tourne souvent à l’ennui, puisque la fonction purement illustrative de tout le monde ne crée pas la proximité.