Je ne vais pas parler de l'intrigue, bien troussée et qui, ce qui n'est plus de coutume aujourd'hui, évite toutes les facilités dans lesquelles le scénariste aurait pu tomber. Je ne parlerais non plus du choc que le film me causa lorsque, tout jeune collégien, mais parents m'avaient autorisé à le voir pour sa première diffusion TV à une heure de grande écoute... « on prend le cinéma fantastique au sérieux » m'étais je écrié !

Oui, car avant tout, Jaws est un film fantastique, et l'un des meilleurs du genre jamais réalisé, or il est légitime de se poser la question ; pourquoi les spectateurs de l'époque on déserté les plages ? En effet, il est extrêmement rare de voir un requin blanc de cette taille et de cette férocité ! Dans les années 70, il y a eu cette vague de cinéma hyperréalisme ; attention à ce terme car le cinéma dont nous parlons ne reflète en rien la réalité mais l'exagère, d'où le jusqu'au-boutisme des situations... on quitte définitivement le « deus ex machina » des scénarios standards hollywoodiens dans lesquels une situation inextricable se résout par une intervention inattendue...de même, cette volonté de jusqu'au-boutisme aura fait naître certaines légendes du cinéma tant l'implication aussi bien physique que psychologique de leur auteur /réalisateur aura été entière et les aura amené au seuil de la folie (« L'Exorciste » de FRIEDKIN, autre monument du cinéma fantastique).

On recense régulièrement des attaques de Requin, la plus fréquente étant celle du Grand Requin Blanc ; celui du film...or, pourquoi JAWS est-il un film fantastique ? Et bien, tout bascule lorsque, dans la deuxième partie du film, Quint & Hooper, respectivement un vieux loup de mer au caractère bien trempé qui en a vu d'autres et qui plus est dont la spécialité est la chasse au squales, et un océanographe grand spécialiste de l'animal qui l'a étudié sous toutes les coutures ; nos deux personnages, le regard inquiet scrutant l'océan, se questionnent ; -« Vous en avez déjà vu un comme ça ? » demande Hooper, et Quint, réellement terrorisé sussure un non en hochant la tête...

Bref, nous ne chassons plus à cet instant un simple Requin, mais le dragon des contes de fée, l'animal mythologique dont personne de censé ne peut croire en l'existence, bref, un mythe !!!

Spielberg est un enfant, et quoi de plus naturel pour lui que de citer les histoires qu'on lui racontait dans sa plus tendre enfance ; des histoires avec des princes, des sorcières, des loups, des magiciens...des chimères !

JAWS est un comte de fée horrifique à la sauce cinéma des années 70 ...je vais m'arrêter là car ce monument de cinéma regorge tellement de scènes d'Anthologie qu'il faudrait un livre pour toutes les décortiquer !!! Bref, on se fout de savoir que Spielberg à réalisé ce chef d'œuvre à 28 ans (est il encore capable d'en réaliser encore aujourd'hui ?), il nous a offert un des plus grand film fantastique de l'histoire du cinéma ...
PS ; regardez cette scène stupéfiante de la première attaque sur la plage ...une leçon de cinéma !!!

Créée

le 29 août 2011

Critique lue 876 fois

9 j'aime

2 commentaires

gin

Écrit par

Critique lue 876 fois

9
2

D'autres avis sur Les Dents de la mer

Les Dents de la mer
Sergent_Pepper
9

We’re gonna feed a bigger throat.

Autour de l’île d’Amity, l’eau qui scintille est une promesse universelle de loisir. Pour les étudiants et leurs joints, dont les bains de minuit forgent parmi les plus beaux souvenirs d’une jeunesse...

le 14 sept. 2014

108 j'aime

15

Les Dents de la mer
DjeeVanCleef
10

Derrière la porte (entrou)verte..

La première fois que j'ai vu ce film, crois-moi si tu veux, c'était sur FR3. L’ancêtre de France3. Et ça devait être un jeudi, il me semble. Je l'ai vu, accroupi derrière la porte du salon...

le 11 oct. 2013

89 j'aime

41

Du même critique

Bullhead
gin
5

Bienvenue chez les Flamands !

Bullhead est une véritable tragédie dans le sens Shakespearien du terme; le personnage principal, colosse aux pieds d'argile, est condamné à s'injecter un substitut hormonal suite à une agression,...

Par

le 22 avr. 2012

7 j'aime

Kill Bill - Volume 1
gin
1

much ado about nothing !

Si Kill Bill est un film de cinéphile, il s'agit de la catégorie qui croit l'être et qui se contente de belles images sans chercher à comprendre ce qu'elles signifient...car là où le bas blesse,...

Par

le 26 sept. 2011

6 j'aime

1

Dracula
gin
6

La dent dure

Je viens juste de terminer le visionnage du DRACULA de John BADHAM que la curiosité m'avait poussé à emprunter en médiathèque. Très honnêtement, je ne m'attendais pas à grand chose de la part de ce...

Par

le 2 juil. 2016

5 j'aime