La nuit des requins vivants
"I have never seen it [Jaws : The revenge], but by all accounts it is terrible. However, I have seen the house that it built, and it is terrific." - Michael Caine
Ce n'est plus à démontrer, seul le premier volet des aventures de "Machoires" est à sauver ! Pourtant les suites partent d'une bonne idée : ainsi le second met en scène le plus gros carnage de requin de la série, le 3ème se déroule dans un parc d'attraction et le quatrième met en scène un requin qui veut se venger de la famille Brody pour avoir tué le premier requin... Dit comme ça c'est très con, c'est sûr, mais c'est justement dans ce genre de pitch qu'on peut trouver les plus folles pépites. Et c'est donc le traitement qui déçoit.
Parce que cette revanche, au bout du compte, elle est assez molle. Parce que les personnages mettent du temps à comprendre déjà, ensuite parce que le body count n'est pas très élevé (le requin est très mou) et enfin parce qu'il ne se passe globalement pas grand chose de tout le film. Certains nouveaux personnages ont du potentiel (Mario Van Peeble) d'autres aucun (Michael Caine), les anciens en ont assurément mais sont très mal exploités (la mère et le fils ne font que regarder). Il y a une scène vraiment cool qui sauve un peu le film, celle dans l'épave, avec le requin qui traque le fils. Pour le reste, c'est assez peu palpitant, ça manque de conflits, d'objectifs, d'action, de fun.
La mise en scène est correcte globalement sauf pour les scènes d'action qui s'vaèrent très avant-gardistes en ceci que le caméraman se contente d'agiter sa caméra dans tous les sens : on ne comprend donc rien de ce qu'il se passe, c'est cheap, c'est nul, mais c'est exactement ce que les réalisateurs font aujourd'hui dans beaucoup de films... on peut donc dire que l'auteur est en avance sur son temps (en même temps ce procédé est loin d'être neuf, même Orson Welles l'utilise, malheureusement, dans "Chimes at midnight").
Bref, un film de requin mou et raté parce qu'il n'exploite pas son concept avec plus de testostérone, mais mieux que le précédent volet grâce à la scène de l'épave.