Les Duellistes est un film assez étonnant, et pas seulement dans la carrière de Ridley Scott. L'histoire se déroule en France au XIXème, lors des campagnes Napoléoniennes puis du règne de Louis XVIII et décrit les destins liés de deux hommes. Liés particulièrement par la connerie du premier, duelliste enragé faisant un point d'honneur d'un événement finalement anecdotique.
Le film entreprend donc de narrer cette histoire de façon réaliste pour donner un aperçu historique de cette période mais surtout réfléchir sur la notion d'honneur. Et il le fait de façon assez originale.
Les Duellistes est vraiment centré sur la confrontation entre les deux hommes, qui ne se poursuit qu'épisodiquement, et ne décrit le contexte historique que par petites touches. On est donc plongé dans cet univers violent et dans une intrigue assez absurde avec des touches de réalisme qui rajoute à cette originalité. Les us et coutumes, dont par exemple la mode militaire qu'arbore les soldats de l'Empereur au début, avec petites tresses et moustaches affriolantes, font vraiment un contrepoint à la violence des duels. Le scénario est répétitif mais néanmoins intéressant, s'attachant surtout au personnage de Keith Carradine, laissant la psychologie de celui d'Harvey Keitel dans l'ombre et renforçant ainsi sa folie, puisqu'il est sensé être l'outragé et devient pourtant le persécuteur. Le tout est dépeint avec une certaine distance, ne tente pas de donner une grandeur à son sujet, malgré un passage sur la campagne de Russie mais il y a la volonté de filmer certains plans fixes comme des tableaux bien composés.
Voilà donc un premier film bien singulier pour Ridley Scott, surtout en voyant que les deuxièmes et troisièmes sont Alien et Blade Runner, même s'il a comme point commun avec l'adaptation de K. Dick une ambiance assez particulière, mais pas la même bien entendu. Et bien sûr il est au niveau de la réalisation bien moins abouti que ses deux successeurs même s'il y a donc une très belle composition de l'image et quelques effets de montages sympa. Mais on ne tiendra pas trop rigueur de cette imperfection à un film aussi plaisant, original, beau (super séquence de fin) et bien interprété.
Garcia
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le 3 déc. 2010

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Garcia

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