Doux-amer, comme le chocolat.

Deux timides à l'extrême se rencontrent, s'aiment, mais n'osent pas pas aller plus loin à cause de cette frilosité, cette angoisse, qui leur provoquent des sueurs froides et une forte émotivité.
Jean-Pierre Améris propose un tout petit film, aussi bien par la durée (75 minutes) que par son propos. La forme du film renvoie à des comédies plus classiques, tirant vers une inspiration Lubitsch, voire Amélie Poulain dans l'image, bref quelque chose de très léger. Ce n'est pas forcément drôle, c'est plus une légère pointe d'émotion qui vient quand le couple incarné par Isabelle Carré et Benoît Poelvoorde se rencontrent et se parlent en ne s'avouant pas ce qu'ils ressentent, à cause de cette fichue timidité.

Les personnages évoluent dans une chocolaterie ; l’image peut être innocent, mais il ne faut pas oublier que le chocolat contient beaucoup de magnésium, qui peut être utilisé pour lutter contre la timidité. La nourriture en elle-même reste secondaire, c'est plus l'évolution du sentiment du duo Carré/Poelvoorde qui retient un tant soit peu l'attention.
D'ailleurs, les deux acteurs sont vraiment bons, y compris Poelvoorde que j'ai rarement vu dans le registre de la sobriété, et Isabelle Carré est belle comme un fondant : d'ailleurs, c'est elle qui fait le premier pas, et qui prend enfin confiance en elle, consciente que sa timidité pourrait la nuire durant le reste de sa vie. C'est également un des premiers films où joue Pierre Niney.

Cela dit, ne vous attendez pas à quelque chose de fabuleux ; non, c'est plutôt dans le genre chocolat au lait, tout doux, tout gentil, pas agressif pour un sou.