Après un succès international et mérité, Makoto Shinkai nous livre encore une fois une recette dont lui seul a le secret.

Qualifié injustement à mes yeux de Your Name 2.0, cette nouvelle histoire prenant pied dans un Tokyo contemporain mélange pourtant encore une fois 2 genres que Makoto avait su si bien nous conter: ici donc une histoire d'amour à l'épopée tragique, sur fond de lutte entre tradition et modernité.

Dans ce croisement entre légendes shintoistes et environnements de béton, on suivra durant 1h45 une balade poétique et mystique ou notre personnage se trouvera en pleine phase de transition.

Ici, le passage à l'âge adulte, qui sert de porte d'entrée à d'autres personnages qui apporteront une touche parfois comique, parfois tragique. Les adultes servent ici aussi de porte étendard du réel, ramenant de nombreuses fois notre personnage sur terre pour lui faire comprendre l'impact de sa quête totalement surréaliste.

C'est un point que je trouve intéressant à soulever, car justement totalement absent de Your Name, ou les 2 personnages, sans véritable frein pour les arrêter, se laissaient aller dans leur tentative de conciliation aux enjeux temporels.

Bien sûr, ce frein n'est là que pour ralentir la course effrénée de notre personnage, sans véritable fonction de l'en empêcher totalement. On se régalera donc de cette habituelle conclusion lyrique, mais toujours aussi plaisante à voir, tant Makoto s'amuse réellement avec le cadre et la composition pour nous faire ressentir chaque fragment de cet amour naissant.

C'est donc avec un immense plaisir que j'ai découvert ce nouveau Shinkai, toujours rempli de cette poésie urbaine, magnifiée par des panoramas gigantesques.

La musique, toujours composée par RADWIMPS, sert toujours aussi bien le récit, avec autant de dynamisme que de calme.

De nouveaux effets de mise en scène apparaissent pour galvaniser le récit et nous rendre compte de l'évolution du travail de Shinkai (Notamment au travers d'une course poursuite en scooter)

Le Shinkai nouveau cru est donc lui aussi un immanquable.

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le 19 nov. 2020

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