Les Enfants loups, Ame & Yuki par Leo White

Il y a les films d'animations que l'on contemple agréablement, et il y a ceux, comme Ame & Yuki, qui réussissent inexplicablement à nous toucher en plein coeur.

L'esthétisme du film est indéniable, on pourra reprocher le contraste entre les environnements stupéfiants de réalisme et le character design assez simpliste, mais le tout reste un régal pour les pupilles. Takagi Masakatsu signe de son côté l'une des plus douces, agréables, et émouvantes bandes-son qu'il m'a été donné d'écouter : piano, violons, voix... sobriété et élégance.

Certains pourront reprocher au film d'être un peu trop tire-larmes par moments, moi-même je n'explique toujours pas pourquoi la mièvrerie ne l'a jamais emporté sur l'émotion pure, mais Mamoru Hosoda a réussi à donner vie à ses personnages, assez pour que l'on s'y attache davantage à chaque minute qui passe. On se surprend donc à rire aux idioties de Yuki, à être touché par la fragilité d'Ame, et à rester assis jusqu'à la fin du générique de fin dans l'espoir de les revoir.

Cette tranche de vie qui m'a captivé pendant près de 2h, raconte avec une simplicité déconcertante l'importance de choisir sa propre voie dans un monde parfois intolérant, mais aussi l'inébranlable volonté d'une mère qui vit pour ses enfants, restant pourtant cruellement impuissante face au temps qui passe et qui l'éloigne de ses enfants ; jusqu'à ce hurlement, lointain, apaisant, et rassurant.