Pour tout vous dire, nous sommes en pleine période de travaux à la maison. Mais genre plusieurs chantiers à la fois. Le gros truc quoi. Alors le soir, on est à la ramasse, et on a besoin de films qui permettent de se vider la tête sans trop réfléchir. Je vous en parlais dans une autre critique, mais les comédies d’action rentrent pile poil dans le cahier des charges qu’on recherche à ce moment-là. Et v’là ti pas qu’on tombe sur Les Espions d’à Côté (2016), réalisé par un Greg Mottola qui m’avait déjà fait marrer avec son très con Supergrave (2007). Qu’à cela ne tienne, nous voilà donc lancés devant son dernier long métrage en date et c’était pas bon. Alors, ce n’est pas que c’était pas bon, c’était que c’était pas marrant. Pour une comédie, vous avouerez que c’est problématique. Ce n’était pas marrant et… non, en fait c’était juste pas bon.


Les Espions d’à Côté nous raconte l’histoire de Jeff et sa femme Karen, un couple tout ce qu’il y a de plus normal habitant dans une banlieue tout ce qu’il y a de plus normale, et qui vont voir leur vie chamboulée par l’arrivée des Jones, des voisins un peu trop parfaits. Tim Jones et Natalie Jones sont beaux, séduisants, intelligents, généreux, mènent une vie de rêve. Mais, quelque chose cloche avec eux, ils sont bien trop parfaits pour être qui ils prétendent être. Rapidement, Karen va les soupçonner de cacher quelque chose, contrairement à son mari qui est juste content que ses nouveaux voisins semblent l’apprécier. Un soir, les Jones sortent de chez eux, et Karen persuade son mari de s’y infiltrer afin d’être certaine de ne pas se faire des films pour rien. Et bim, son pressentiment se confirme : les Jones sont des espions. A peine les soupçons levés, ils vont se retrouver embarqués dans des péripéties qui vont les dépasser : explosions, kidnapping, course poursuite, gunfight. Mais sont-ils réellement prêts pour ça eux dont l’activité la plus intense est de planifier la prochaine fête des voisins où chacun amène de la bière qu’il a brassée lui-même ?
Greg Mottola va donc jouer la carte du décalage entre la vie monotone du couple lambda d’une banlieue américaine et celle trépidante d’espions internationaux vivant des aventures palpitantes. Sauf qu’à aucun moment, Mottola ne va chercher à faire dans l’originalité, se contentant de recycler des formules vues et revues de très nombreuses fois. Il va enchainer cliché sur cliché, tic du genre sur tic du genre. Clairement, Les Espions d’à Côté est un film flémard. Si au moins, ce qu’il faisait, il le faisait bien, ça passerait encore, le recyclage n’étant pas forcément une mauvaise chose s’il est fait efficacement. Mais rien ne fonctionne, pas même donc l’humour qui tombe constamment à plat.


Du coup, on s’ennuie très rapidement. Le film va enchainer les scènes sans aucun intérêt, tant au niveau du scénario, qu’en termes de ressort comique. Certaines scènes semblent durer une éternité (celle dans les cabines d’essayage, celle dans le bureau RH, …). On sent bien que le réalisateur essaie de faire de l’humour, mais ce n’est pas drôle. Les rires sont rares, très rares, et même les sourires se comptent sur les doigts de la main. Et du coup, une comédie qui n’est pas drôle, et bien forcément on se fait chier. Les rares scènes d’action, bien que mises en boîte correctement, ne vont pas relever le niveau tant elles ne procurent aucune émotion. Les Espions d’à Côté se contente d’aller de son point A à son point B de la manière la plus linéaire qui soit, et la mise en scène de Mottola va être en totale adéquation avec cela. C’est plat, sans aucun éclat, sans une once d’originalité, et surtout on a cette désagréable impression que rien n’a été essayé pour faire mieux. Même chose au niveau des quatre acteurs de tête qui, même s’ils semblent s’amuser de leur côté, fournissent le strict minimum. Et du coup, 1h45 durant, c’est l’encéphalogramme de la grenouille. Pire encore, avec ma femme, chacun espérait de son côté que l’autre lui demande d’arrêter le visionnage. Aucun n’a osé. Le film a été vu en entier. Et donc c’était sans intérêt.


Les Espions d’à Côté est une comédie d’action ratée, avec une réalisation bien fainéante, qui recycle tous les poncifs du genre sans jamais essayer de s’élever au-dessus de la masse. Passez votre chemin, il n’y a rien à voir.


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cherycok
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le 9 juin 2020

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