Si l'on met de côté de façon bienveillante le postulat de départ farfelu (à savoir qu'à la fin du second film, avant que la Terre n'explose, Cornelius et Zira auraient pu s'enfuir grâce au vaisseau spatial de Brent pour repartir dans le passé en 1970... en ayant parfaitement assimilé la technologie humaine), on tient sans doute là un des deux meilleurs épisodes de la pentalogie originale de la Planète des Singes (le premier étant bien évidemment hors compétition).

L'idée (certes un peu facile) d'inverser le schéma scénaristique du premier film (cette fois, ce sont trois singes dotés de parole et d'intelligence qui débarquent dans le passé où leurs congénères sont des singes primitifs tout juste bons à être gardés en cage dans un zoo par les hommes "évolués") offre en effet de nombreuses situations intéressantes et parfois plutôt cocasses. L'intérêt vient en effet du choc culturel provoqué par la découverte de deux singes évolués et de la révélation du possible déclin de la race humaine avec autant de dilemmes à trancher pour une commission parlementaire (sont-ils une menace pour l'humanité? doit-on les exterminer pour assurer la suprématie des hommes sur la Terre? ...). Un mélange donc de scènes légères et drôles des deux singes découvrant la civilisation humaine... mais aussi de réflexions plus profondes sur l'équilibre fragile de la suprématie de la race humaine.

Mais scénaristiquement, le film est aussi particulièrement intéressant (même s'il manque parfois un peu de souffle) dès lors qu'il s'agit de suivre l'évasion de Cornelius et Zira de la base militaire pour protéger leur vie et celle de leur futur enfant, sous l'aile protectrice d'Armando le directeur de cirque. Car ce film pivot pose en effet la base de toute l'histoire de la Planète des Singes avec la naissance sur Terre du premier singe évolué doué de parole et d'intelligence qui mènera 20 ans plus tard, sous le nom prophétique de César, la révolte des singes et fera basculer la suprématie de la race humaine.

Un film très réussi (malgré son côté très "seventies" un peu daté aujourd'hui, musiques et costumes en tête) donc, qui est tout à la fois distrayant par lui-même... et surtout essentiel dans la saga de la Planète des Singes. Et dire qu'on croyait la saga perdue à jamais après la médiocre suite offerte au film culte de Franklin Schaffner...
marchiavel
8
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le 27 nov. 2011

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