LITTLE WOMEN de Greta Gerwig


Greta Gerwig est une femme, d’accord, mais Greta Gerwig est surtout une actrice confirmée et, depuis quelques années, un espoir de la réalisation.


L’oeuvre de Louisa May Alcott a connu un nombre assez impressionnant d’adaptations télévisuelles et cinématographiques, dont certaines remontent aux années 1930. Ainsi, choisir de filmer pour une énième fois l’histoire de Jo, Meg, Amy et Beth, à l’occasion de son deuxième film révèle selon moi le culot et la passion de Greta Gerwig. Un challenge.


Lady Bird, son premier long-métrage, lui a conféré en peu de temps un statut important à Hollywood, dans une époque où l’on veut y agrandir de plus en plus la place des femmes. Après ce film contemporain de son époque, Greta Gerwig va faire un tour dans le 19ème siècle pour raconter, avec douceur et force l’histoire de quatre sœurs et leur entourage dans une époque où la normalité veut que les jeunes filles se marient vite à un bon parti et deviennent de bonnes mères de famille ordinaires.


Avec ce film, Greta Gerwig sublime des personnages de sœurs dont les rêves et ambitions diffèrent, mais qui restent, quoi qu’il advienne, membres d’une même famille. Chacune d’elle décide du chemin qu’elle va emprunter, sous nos yeux. Elles forgent leurs destinées, se battent pour affirmer leurs volontés, doutent parfois de leurs choix, s’en veulent sans doute de ne pas suivre une route similaire.


L’histoire en elle-même est superbe. Gerwig lui donne un supplément d’âme en la plaçant dans des décors qui paraissent rapidement familiers aux yeux du spectateur et en l’accompagnant d’une mise en scène remarquable. Le contraste de photographie entre les scènes du temps «présent» et celles appartenant au passé m’a personnellement beaucoup touché. Le passé, les souvenirs d’instants de pur bonheur innocent entre sœurs sont teintés de couleurs chaudes et réconfortantes.


Que dire des femmes et hommes qui donnent vie aux personnages de Louisa May Alcott ? Emma Watson et Eliza Scanlen sont très justes et dans le ton mais, selon moi, mentions spéciales à Saoirse Ronan et Florence Pugh. La première n’est plus à présenter et impressionne depuis de nombreuses années malgré son jeune âge (déjà plusieurs nominations aux Oscars). La deuxième a mis tout le monde d’accord sous la direction de Ari Aster dans le déroutant Midsommar et continue clairement à le faire ici. Timothée Chalamet prouve encore et toujours que son talent à fleur de peau est une valeur sûre. Meryl Streep et Laura Dern sont à la hauteur de leurs noms. Cocorico pour la présence de Louis Garrel !

CeresetoBohem
8
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le 20 mars 2020

Critique lue 170 fois

CeresetoBohem

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