Il est intéressant de voir la belle maturité de Greta Gerwig, passée par la case actrice avant de devenir cette jeune cinéaste prometteuse et déjà précédée d'une belle réputation critique et populaire. Little Women est un exemple de sa jolie maîtrise de la narration, le film parvient à être lisible malgré ses allers et retours considérables sur 7 années pleines de vies, faites de mouvements gracieux et fluides.
Ce parti-pris de mise en scène toute en élégance, chorégraphiée et mis en musique par Desplat comme une valse à la lumière d'un soleil couchant (superbes décors naturels) donne vie à ce récit au classicisme tel qu'il confère à la littérature. Le film se lit de pages en pages, interprété avec une grande fraîcheur par un casting au poil, vivant et empathique. La courte apparition de l'immense Bob Odenkirk fait sourire quand on connait ses rôles iconiques à la télévision, Louis Garrel vient traîner sa tronche de beau brun ténébreux estampillé Made in France et les filles sont formidables.
Little Women a beau être la septième adaptation au cinéma, elle se révèle d'une étonnante justesse et conforte Saoirse Ronan comme sans doute la future Kate Winslet, certains tics trahissant deux trois moments de grâce tranquille. Académique mais assumé en tant que tel, en tant que belle aventure littéraire accessible posée sur rails, émouvante et évitant les écueils de la pose et des poncifs lacrymaux dont l'adaptation aurait pu s'engouffrer avec maestria. Un beau moment de cinéma populaire.