Oui, cher lecteur de cette critique, il va beaucoup ici être question de couilles puisque la seule raison pour laquelle j'ai regardé Les Filles du docteur March, c'est parce qu'une partie de l'industrie hollywoodienne s'est largement émue de l'absence de Greta Gerwig dans les nominations à l'Oscar du meilleur réalisateur. Oui, pendant des semaines, Bong Joon-ho (Parasite), Martin Scorsese (The Irishman), Sam Mendes (1917), Quentin Tarantino (Once upon a time in Hollywood) et Todd Phillips (Joker) ont entendu lors des différentes cérémonies de récompenses que c'était un problème qu'il y ai dix couilles nommées à l'Oscar du meilleur réalisateur.


Mais bon, j'imagine que c'est l'époque qui veut ça. Il faut nommer des femmes, il faut nommer des black, il faut nommer des gays, il faut nommer des singes qui n'aiment pas les bananes, c'est l'époque de l'inclusion et personne n'a évoqué le fait que, peut-être, je dis bien peut-être, le travail de réalisation était bien plus impressionnant sur Parasite, The Irishman, 1917, Once upon a time in Hollywood et Joker. D'ailleurs, personne n'a évoqué l'absence de James Gray pour Ad Astra, de Rian Johnson pour A couteaux tirés ou de... M. Greta Gerwig, Noah Baumbach pour Marriage Story qui étaient largement meilleurs que Les filles du docteur March. Une histoire de couilles j'imagine.


Parce que bon, Les filles du docteur March, ça reste très académique dans son traitement, ça reste du film d'époque en costumes avec une mise en scène très plan-plan avec beaucoup de plans fixes, de champs/contre champs, de léger travelling. Bref, de la mise en scène comme la plupart des réalisateurs hollywoodiens sans personnalité nous offrent la plupart du temps.


L'originalité viendrait peut être de sa narration alors?? Où la metteur en scène alterne entre deux timelines avec deux types de photographie pour bien les séparer?? Avec des couleurs chaudes dans le passé pour insister sur le fait que l'adolescence est une période de réconfort et avec des couleurs froides pour les scènes du présent pour appuyer la dureté de la vie d'adulte?? Je vois d'ici le sourire en coin de Steven Soderbergh qui dit "That's cute!".


Bon, le film se distingue par le traitement de l'histoire de plusieurs sœurs par une femme?? Franchement, le seul truc sur lequel elle s'est vraiment distinguée la Gerwig, c'est sur sa capacité à reproduire la cacophonie d'avoir autant de femmes réunies à l'écran (et bim!! 50 points sur l'"échelle de la misogynie et du machisme" direct pour DanielO). Et puis bon, il y a cette scène où Jo pleure après avoir vendu ses cheveux qui tombe complètement à plat, d'une part parce que c'est pas drôle, d'autre part parce que ça contredit la nature du personnage tel qu'on nous l'avait présenté jusque là. Mais bon, il ne faut pas se leurrer, la plupart des péripéties ne sont pas particulièrement passionnantes.


"Mais pourquoi tu mets 4/10 si tu ne dis que des choses négatives??" Bah non, tout n'est pas nulle dans le film. C'est vrai que de voir des scènes à base de "regarde comme je suis habillée ou coiffée" à "je m'achète de la soie mais j'aurais pas du parce que je suis pauvre", ça m'excite pas plus que ça, mais il y a quand même cette représentation des difficultés de naître et être femme à cette époque et de porter la charge d'une famille entière qui était bien traité, et puis bon, il y a quelques grosses performances d'acteurs : Timothée Chalamet, Bob Odenkirk, Louis Garrel, mais ce sont surtout Saoirse Ronan et Laura Dern qui véhiculent le plus d'émotions.


Bref, dans dix ans, tout le monde aura oublié Les filles du docteur March quand les films des autres réalisateurs nommés seront régulièrement cités dans les tops des cinéphiles, mais bon, on vit une époque où le politiquement correct est roi, où tout le monde s'offusque de tout, où les studios doivent s'excuser quand leurs sorcières ont des difformités et où le fait d'engager un réalisateur black devient un argument de vente. Une époque sans tripes, sans âme... et sans couilles!!

DanielOceanAndCo
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le 5 déc. 2021

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