Résumons : nous sommes en 2027 et depuis 19 ans les femmes n'ont plus donné la vie. Et là bam, stupeurs et tremblements, une réfugiée se retrouve avec un polichinelle dans le tiroir (expression qui n'est plus utilisée en 2027 et c'est bien dommage...). Nous voilà donc plongés dans un futur pas si éloigné avec ses nouvelles technologies (mais pas trop), ses groupuscules terroristes (mais qu'en fait c'est pas eux qui mettent des bombes) et ses réfugiés dus au nombreux conflits de par le monde (et pour le coup, là on est plus trop dans la science-fiction). Bref un monde hyper-méga-super noir dans lequel l'humanité se sait condamnée et essaye de vivre ses derniers instants entre violence et fatalité. Déjà là on a vite compris qu'Alfonso Cuaron n'était pas là pour nous décrocher un sourire. Bon, ben, 1ère erreur! On va pas dire qu'on se tape des barres mais Kee, la réfugiée enceinte (voir plus haut pour ceux qui ne suivent pas...) et Jasper (joué par l'excellentissime Michael Caine) apportent une vraie touche de légèreté dans ce monde de brutes. Ils contrastent fortement avec notre héros Théo Faron (non ce n'est pas l'un des personnages de Games of Thrones!) qui a toujours l'air perdu et dépressif. Mais avec ce qu'il a vécu qui ne le serait pas?... Pas de spoiler...


Et elle est là la vraie force du film, nous mettre dans la peau de ce personnage, une sorte de Monsieur-Tout le monde qui ne comprend pas grand-chose mais qui agit. Parce que des explications el señor Alfonso Cuaron en est plutôt avare. Pourquoi l'humanité n'est-elle plus capable de se reproduire? "No sé"! Comment la jeune Kee est-elle tombée enceinte? "No sé"! Tout cela Theo ne le sait pas non plus et lui il s'en fout. Alors j'avoue bien volontiers avoir été un peu déboussolé au départ par ce manque d'informations mais ça ne m'a finalement pas empêché d'être complètement happé par l'intrigue. Alors si je puis me permettre de donner un petit conseil avant de regarder ce film (car oui je vous le conseille vivement), faites fi de tout ce que vous êtes habitués à voir d'ordinaire et laissez-vous porter.


Enfin et pour terminer (quoi, déjà!) ce film parle surtout d'espoir, le dernier de l'humanité qui repose sur les épaules fragiles du jeune réfugiée. Parce que quand tout semble fini, que la fin est proche, que l'humanité est condamnée (on dirait le générique d'une série américaine des années 80...) un "rayon de soleil" apparaît : Kee, une jeune noire réfugiée! Beau message, messieurs les politiques... Et ça, ça fait du bien.

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le 20 oct. 2016

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Alfred Borden

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