J'en ai entendu parler de ce film. "Quoi ?! Tu ne l'as toujours pas vu ? Diantre, corrige ça tout de suite, la folie, bla bla bla". Je me suis donc exécuté, je me suis posé et je l'ai regardé. Bah je ne le regrette pas, parce que c'est chouette.
2027, Grande-Bretagne. Le monde vit dans une espèce d'apocalypse sur le qui-vive, on vient d'apprendre la mort de l'homme le plus jeune de la planète, qui avait 18 ans et 5 mois.
Oui, j'arrête le résumé là. Parce qu'il suffit. En une seule phrase, le film pose son univers, et ça, c'est fort. En une simple narration d'un fait divers banal, il nous raconte tout ce que nous avons à savoir sur ce qui se passe. L'Homme va s'éteindre, il ne peut plus enfanter. Le monde est dénué d'enfants, l'innocence a disparu de la surface du globe, le cynisme du monde actuel se répand à une vitesse phénoménale. Rien que pour les 10 premières minutes, le film est génial.
Bon, il y a une histoire quand même hein. On suit le personnage de Clive Owen qui nous permet de découvrir l'instabilité politique et le cloisonnement culturel et humain dans lequel vit la Grande-Bretagne. Celle-ci semble épargnée par les vagues de violences qui se sont engendrées dans le monde, en refoulant tout immigration et en déportant dans des camps tout immigrés qui a réussi à pénétrer sur le territoire. Encore d'une brûlante actualité ce film ma foi.
Tout va basculer quand le personnage de Théo (Clive Owen) va se faire enlever par les poissons, un groupe d'activistes pro-immigrés. Ceux-ci font pression sur Théo pour qu'il obtienne un laisser passer pour une immigré à priori importante qui doit sortir du territoire sans se faire repérer par les forces de l'ordre. En effet, celle-ci est enceinte, et va accoucher d'un enfant, 18 ans après la stérilisation de toute l'humanité.
Ce film est magnifique, car il souligne de façon littérale l'humanité perdue via l'enfant. Il n'y a plus d'enfants, il n'y a plus de joie ou de paix. La violence est partout. Quand l'enfant est là, la violence s'arrête. Il est difficile d'expliquer toutes les prouesses du film, notamment les plans séquences qui ne sautent pas aux yeux mais quand on y repense sont incroyables. Une bonne partie du film trouve sa force dans ce procédé.
L'histoire n'est pas incroyable, car elle joue sur tout ce qu'elle ne montre pas. On ne saura finalement pas plus du futur de ce monde, on découvre uniquement un morceau de son histoire via Théo. C'est peut être ce qui rend ce film assez fou, qu'il se permettre de laisser des questions ouvertes, pour donner à penser au spectateur. Rare sont les films à le faire maintenant.
Bref, il est beau ce film, il faut le voir, il y a des prouesses et de la poésie au milieu de la crasse et de la violence. Et il préfigure un peu de ce que va faire le réalisateur en procédé narratif et technique sur Gravity.